« Ce discours est à vomir » : la chroniqueuse Rachel Kahn en pleurs, face à la reconnaissance de l’État de Palestine
La juriste, écrivaine et actrice française Rachel Khan, le 26 août 2021 à l'hippodrome de Longchamp à Paris.
Photo: Crédit photo ERIC PIERMONT/AFP via Getty Images
À quelques heures de la célébration de Roch Hachana, nouvel an juif, la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par Emmanuel Macron a suscité de vives réactions, notamment celle de la juriste Rachel Kahn, dont l’émotion sur le plateau n’est pas passée inaperçue.
À l’occasion d’un discours prononcé depuis le siège de l’ONU à New York, ce lundi 22 septembre, Emmanuel Macron a officiellement déclaré que la France reconnaissait l’existence de l’État de Palestine. Après sa prise de parole, le débat animé par Gauthier Le Bret dans l’émission « 100 % Politique » sur CNews a rapidement pris un ton empreint d’émotion et de tension lorsque Rachel Kahn, chroniqueuse et juriste, est intervenue.
« Je suis écœurée »
Dans son discours, retransmis en direct sur CNews, Emmanuel Macron a déclaré à la tribune : « Le temps est venu de libérer les […] otages détenus par le Hamas. Le temps est venu d’arrêter la guerre, les bombardements à Gaza, les massacres et les populations en fuite ». Selon lui, la libération de « tous les otages » et la proclamation d’un cessez-le-feu constituent des préalables indispensables à l’installation d’une « ambassade auprès de l’État de Palestine ».
Que cette reconnaissance soit annoncée un jour de fête pour la communauté juive a rendu les propos du chef de l’État encore plus insupportables aux yeux de Rachel Kahn. Cette dernière, bouleversée, a confié : « Je suis écœurée, Gauthier. Mais vraiment. » Exprimant sa consternation, elle a ajouté : « Quand on pense aujourd’hui aux otages, aux familles d’otages, à ces femmes qui se battent […] qui ont été en première ligne du terrorisme. Comment elles vivent aujourd’hui, ce soir, ces familles-là ? Et on doit fêter Roch Hachana ? »
« C’est un discours qui est inhumain, qui est dégradant »
Elle a poursuivi : « Ce discours est à vomir, Gauthier. Véritablement, c’est un discours qui est inhumain, qui est dégradant pour l’ensemble des personnes qui veulent maintenir les lumières en France. Aujourd’hui, à l’hôtel de ville, on voit des drapeaux, justement des drapeaux de la haine. Ce qui est consacré aujourd’hui, c’est le ‘palestinisme’. Et en fait, ce discours est en train de détruire la société française et notre fraternité. »
Pour Rachel Kahn, le discours du président est « abject », contradictoire, « dans l’autopersuasion [et] dans un fantasme ». « Ce n’est pas parce que l’on dit quelque chose qu’il y aura la paix. La paix ne se décrète pas. » Elle a ajouté que tant que la haine et l’antisémitisme persisteront dans la région, Israël se défendra.
« Une vie égale une vie, c’est la propagande du Hamas », a-t-elle encore pointé, provoquant des réactions sur le plateau de l’émission. Elle s’est ensuite expliquée en déclarant que dans les tunnels du Hamas, « il y a des personnes qui ont vécu la Shoah », avant de marteler : « Une vie égale une vie, oui, mais il y a des vies qui sont plus douloureuses que d’autres. »
Un président qui se fait « un kiff »
La chroniqueuse a également dénoncé ce qu’elle considère comme une décision contraire à l’Histoire : « Notre pays que l’on aime, que l’on défend, va aller à rebours de l’Histoire. Déjà parce que nous avons des otages qui sont détenus dans les tunnels du Hamas depuis le 7 octobre. Ce qu’il s’y est passé est un crime contre l’humanité, un génocide. » Pointant « la volonté d’éradiquer Israël et l’ensemble des juifs du monde », elle a lancé une pique contre Emmanuel Macron, indiquant : « On a un président de la République qui se fait, pardonnez-moi du mot, un kiff. »
Cette séquence, filmée en direct, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, propulsant Rachel Kahn parmi les sujets les plus commentés de ce 23 septembre, ses propos reflétant la polarisation du débat français sur la reconnaissance de la Palestine et les enjeux humanitaires et politiques.
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