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Washington dénonce les initiatives européennes visant la reconnaissance d’un État palestinien

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Le secrétaire d'État américain Marco Rubio rencontre le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Sa'ar dans la salle des traités du département d'État le 27 août 2025 à Washington, DC.

Photo: Andrew Harnik/Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a lancé lundi une critique sévère contre les initiatives européennes de reconnaissance d’un État palestinien, lors d’une visite officielle à Jérusalem.
S’exprimant aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, le chef de la diplomatie américaine a accusé ces démarches d’encourager le Hamas et de constituer un frein aux négociations de paix.
Des initiatives « symboliques » qui renforcent le Hamas
Selon Marco Rubio, les récentes initiatives de la France, du Royaume-Uni et d’autres nations européennes visant à reconnaître un État palestinien produisent l’effet inverse de celui recherché. « Elles sont en grande partie symboliques — elles n’ont vraiment aucun impact pour nous rapprocher d’un État palestinien », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe dans la capitale israélienne.
Le responsable américain est allé plus loin dans sa critique, affirmant que « le seul effet qu’elles produisent réellement, c’est de rendre le Hamas plus enhardi ». Cette position reflète l’approche de l’administration Trump, qui privilégie une voie de négociation directe entre les parties plutôt que des reconnaissances unilatérales.
Un obstacle à la paix selon Washington
Pour le secrétaire d’État, ces reconnaissances constituent « en réalité un obstacle à la paix » et « nuisent en réalité à la cause qu’ils pensent faire avancer ». Cette critique directe des alliés européens marque un durcissement de la position américaine sur la question palestinienne sous la nouvelle administration.
Rubio a expliqué sa théorie en s’appuyant sur l’historique des négociations avec le Hamas. Selon lui, l’organisation palestinienne avait par le passé « pris ses distances par rapport à des accords auxquels il avait en réalité tacitement consenti », en fonction du « soutien international qu’il croit recevoir ». Cette analyse suggère que les signaux diplomatiques européens donnent au Hamas l’impression qu’il peut obtenir ses objectifs sans faire de concessions substantielles.
Un message direct aux alliés européens
Le chef de la diplomatie américaine n’a pas hésité à annoncer qu’il aborderait ces questions directement avec les alliés européens. Interrogé sur le message qu’il adresserait au Royaume-Uni, où il doit se rendre mardi en compagnie du président Donald Trump, Rubio a confirmé qu’il continuerait à « soulever ces questions directement auprès des alliés des États-Unis ».
Cette approche frontale marque un changement de ton dans les relations transatlantiques sur le dossier proche-oriental. Alors que les administrations précédentes cherchaient généralement à maintenir une façade d’unité avec les partenaires européens, l’équipe Trump semble prête à exprimer publiquement ses désaccords.
Un timing stratégique avant le sommet de l’ONU
La visite de Marco Rubio en Israël intervient dans un contexte particulièrement tendu, une semaine avant un sommet crucial de l’ONU à New York consacré à la reconnaissance d’un État palestinien. Cet événement, organisé par le président français Emmanuel Macron, témoigne de l’exaspération croissante de Paris face à l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, qui se poursuit depuis près de deux ans.
L’initiative française s’inscrit dans une démarche plus large de plusieurs pays européens qui cherchent à relancer le processus de paix par des moyens diplomatiques alternatifs. Cependant, la position américaine, telle qu’exprimée par Rubio, remet en question l’efficacité de cette stratégie.
Des répercussions sur l’alliance occidentale
Ces déclarations publiques de Marco Rubio illustrent les tensions croissantes au sein de l’alliance occidentale sur la gestion du conflit israélo-palestinien. Alors que les Européens cherchent à équilibrer leur soutien à Israël avec la reconnaissance des droits palestiniens, l’administration Trump adopte une approche plus alignée sur les positions israéliennes.
Cette divergence d’approches pourrait compliquer les efforts de coordination internationale sur d’autres dossiers régionaux et remettre en question l’unité traditionnelle de l’Occident face aux défis du Moyen-Orient.