Logo Epoch Times

Trente ans de prison pour Cédric Jubillar, reconnu coupable du meurtre de sa femme Delphine

top-article-image

Le 17 janvier 2022 devant la maison de Cédric et Delphine Jubillar (portrait) à Cagnac-les-Mines.

Photo: LIONEL BONAVENTURE/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

Cédric Jubillar, plaquiste-peintre de 38 ans, a été reconnu coupable du meurtre de son épouse Delphine vendredi par la cour d’assises du Tarn. Impassible dans le box des accusés, le père de deux enfants a reçu une condamnation à 30 ans de réclusion criminelle, conforme aux réquisitions du ministère public.
Depuis sa disparition le 16 décembre 2020 près d’Albi, Delphine Jubillar reste introuvable. Cette infirmière de 33 ans a volatilisé sans laisser de traces visibles, plongeant l’enquête dans une complexité rare. Quatre années d’investigations et un procès épique de quatre semaines ont finalement permis aux magistrats et jurés de conclure à la culpabilité de l’accusé, malgré l’absence du corps.
Un dénouement en six heures de délibération
Au cœur de la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, le drame s’est noué. Au moins sept des neuf membres de la cour – composée de trois magistrats et six jurés – ont répondu par l’affirmative à la question cruciale : Cédric Jubillar a-t-il intentionnellement causé la mort de Delphine ?
La cour s’est retirée peu après 9 heures du matin pour délibérer. Six heures plus tard, le verdict tombait, mettant un terme provisoire à ce feuilleton judiciaire hors normes.
L’accusé clame son innocence jusqu’au bout
Jusqu’à la dernière seconde, Cédric Jubillar a proclamé son innocence. Visage blême et yeux cernés, il a déclaré n’avoir « absolument rien fait à Delphine » juste avant le retrait de la cour. Depuis le premier jour du procès le 22 septembre, stoïque mais nerveux, il n’a eu de cesse de marteler sa non-culpabilité avec une constance remarquable.
La défense face à un dossier d’accusation accablant
Ses deux avocats toulousains, Me Emmanuelle Franck et Me Alexandre Martin, ont déployé tous leurs efforts pour semer le doute. Ils reprochaient à l’accusation de bâtir sa thèse sur « un pétage de plomb » supposé. Selon la défense, un tel accès de colère aurait laissé des traces matérielles – ce qui n’était pas le cas dans ce dossier.
Me Martin avait également stigmatisé « la conviction des gendarmes dès le premier jour », dénonçant un procès qui déroulait un « tapis rouge à l’erreur judiciaire ». La défense plaidait l’acquittement.
L’accusation : les preuves s’empilent
Face à cette défense en doute systématique, l’avocat général Pierre Aurignac avait été cinglant : pour croire à l’innocence de Cédric Jubillar, il faudrait écarter quatre experts, faire taire 19 témoins et ignorer le chien pisteur ayant établi que Delphine n’avait pas quitté son domicile cette nuit-là.
« Le crime parfait attendra », avait déclaré l’accusation avec une certitude tranquille. Le crime parfait n’est pas celui sans cadavre, mais celui pour lequel on n’est pas condamné. Or, Cédric Jubillar le sera.
L’émotion de la famille
À l’énoncé du verdict, la famille de Delphine s’est étreinte et embrassée sur les bancs des parties civiles qu’elle occupait en rangs serrés. Certains pleuraient ; un oncle a même fait un malaise.
« On est tous sous le choc après quatre ans de procédure », s’est réjoui Me Philippe Pressecq, avocat de la partie civile, louant la compréhension des jurés face à la complexité du dossier.
La défense fera appel du verdict
Mais le combat judiciaire n’est pas terminé. L’équipe de défense a immédiatement annoncé son intention de faire appel du verdict, prolongeant cette bataille judiciaire qui a captivé l’opinion publique.
Avec AFP