Torturé en Chine, un demandeur d’asile voit de l’espoir dans la loi américaine sur la protection du Falun Gong

Qin Yongjie assiste à un défilé appelant à la fin des 26 années de persécution continue du Parti communiste chinois contre le Falun Gong, à Washington, le 17 juillet 2025.
Photo: Crédit photo Qin Yongjie
Le pratiquant de Falun Gong, Qin Yongjie, a exprimé sa profonde gratitude aux États-Unis pour « la liberté de pratiquer ses croyances sur son sol » alors qu’il assistait récemment à un défilé dans la capitale américaine.
Le 17 juillet, des pratiquants et sympathisants du Falun Gong de l’est des États-Unis se sont réunis à Washington pour commémorer le 26e anniversaire de la persécution continue du Falun Gong par le régime chinois, appelant au démantèlement du Parti communiste chinois (PCC) et à la fin de la persécution.
« En Chine, la persécution que notre famille a endurée est un exemple de la persécution du Falun Gong par le PCC », a déclaré M. Qin.
« Depuis 26 ans, les souffrances inimaginables endurées par les pratiquants de Falun Gong en Chine continentale dépassent l’entendement de la communauté internationale. »
Le Falun Gong, aussi connu sous le nom de Falun Dafa, est une pratique de méditation spirituelle fondée sur les principes d’Authenticité, de Bienveillance et de Tolérance. Craignant que la popularité du Falun Gong ne menace le pouvoir du régime, le PCC a lancé une campagne brutale pour éradiquer cette pratique le 20 juillet 1999. Depuis, un nombre incalculable de pratiquants ont été soumis à des détentions arbitraires, aux travaux forcés, à la torture et même à la mort par prélèvement forcé d’organes.
« La persécution est toujours en cours et le crime odieux du PCC de prélèvement d’organes à grande échelle sur les pratiquants de Falun Gong n’a pas cessé », a déclaré M. Qin à NTD, média partenaire d’Epoch Times.
« J’espère que la loi sur la protection du Falun Gong sera adoptée au Congrès dès que possible pour que le président puisse la promulguer, contribuant ainsi à mettre rapidement fin à la persécution. »
Il a déclaré que « dans la Chine communiste, il n’y a pas de liberté de croyance ».
« Le PCC force tous les Chinois à étudier les doctrines marxistes-léninistes de lutte dès leur plus jeune âge, ce qui est une réalité très terrifiante », a-t-il souligné.
Le 5 mai, la Chambre des représentants a adopté la loi sur la protection du Falun Gong (HR 1540) par vote oral, sans objection. Ce projet de loi prévoit des sanctions à l’encontre des personnes impliquées dans le prélèvement forcé d’organes sur des pratiquants de Falun Gong.
Les sanctions s’appliqueraient aux ressortissants étrangers « dont le président estime qu’ils ont sciemment participé ou facilité le prélèvement involontaire d’organes en République populaire de Chine », selon le projet de loi.
Le représentant Scott Perry (Parti républicain – Pennsylvanie), principal promoteur de la loi sur la protection du Falun Gong, a déclaré qu’« il doit y avoir des conséquences à ce comportement barbare et horrible ».
Le sénateur Ted Cruz (Parti républicain – Texas) a présenté le projet de loi complémentaire (S.817) au Sénat en mars.
« La persécution des pratiquants de Falun Gong par la Chine constitue une atteinte à la liberté religieuse et aux droits de l’homme », a-t-il déclaré dans un communiqué. « J’exhorte mes collègues à se joindre à moi pour lutter contre ces violations des droits de l’homme et veiller à ce que le PCC rende des comptes. »
Liberté retrouvée
M. Qin assistait pour la deuxième fois à cette commémoration aux États-Unis. Il a ressenti un sentiment de « sacralité et de joie » pendant le défilé, notant qu’il est « impossible de pratiquer le Falun Gong en Chine continentale aujourd’hui ».
M. Qin et sa femme, Chen Ruiyun, tous deux enseignants en Chine, ont fui le pays communiste en février de l’année dernière.
« Nous avons parcouru des montagnes et des rivières, traversant l’Amérique centrale jusqu’à l’Amérique du Sud, et sommes arrivés aux États-Unis après d’innombrables épreuves, retrouvant enfin notre fille », a-t-il raconté.
Ils avaient planifié ce voyage après une expérience particulièrement pénible en mai 2014, lorsque le couple et leur fille ont été détenus dans un centre de détention de leur ville natale de Weifang, dans la province du Shandong, pendant un mois.
« À partir de ce moment-là, nous avons cherché des moyens de fuir à l’étranger », a expliqué M. Qin. « Ma fille est arrivée aux États-Unis pour étudier en janvier 2018, et ma femme et moi avons finalement réalisé notre rêve de la rejoindre l’année dernière. »
L’histoire de M. Qin avec le Falun Gong remonte à 1997, lorsqu’il a commencé à le pratiquer avec sa femme, qui avait commencé la pratique un an plus tôt, lors de sa montée en popularité fulgurante depuis son introduction au public en 1992.
« Les principes du Falun Gong – Authenticité, Bienveillance et Tolérance – nous ont donné un espoir et une force inépuisables pour l’avenir. Dès lors, le Falun Dafa est devenu notre foi pour toujours », a-t-il déclaré.

Qin Yongjie, sa femme, Chen Ruiyun, et leur fille en décembre 2017. (Crédit photo Qin Yongjie)
« Menotté à une porte de fer pendant 79 jours »
Depuis le début de la persécution, de nombreux pratiquants, dont M. Qin et sa femme, ont été emmenés de force par les autorités et envoyés dans le système extrajudiciaire chinois des camps de travaux forcés et des prisons.
« Être détenu dans des centres de détention, des prisons et des centres de lavage de cerveau est devenu monnaie courante pour notre famille », a déclaré M. Qin. « Ma femme et moi avons été enlevés et détenus plus de dix fois par le PCC ; notre fille a été enlevée et détenue deux fois. »
« J’ai été emmené dans un camp de travaux forcés à deux reprises, pour un total de quatre ans, tandis que ma femme a été envoyée dans un camp de travail pendant trois ans. »
M. Qin a passé deux mois dans le camp de travaux forcés de Weifang avant d’être transféré au camp de travaux forcés de Wangcun, où la majorité des pratiquants de Falun Gong masculins arrêtés dans la province du Shandong sont détenus et persécutés.
Il a déclaré avoir été menotté nuit et jour, même pendant qu’il mangeait, dormait, allait aux toilettes et changeait de vêtements, pendant 141 jours.
M. Qin se souvient de la persécution qu’il a subie dans le camp de travail.
« J’ai été enfermé dans une cellule d’environ 4 m², à l’isolement. Ils m’ont forcé à être menotté à la porte en fer, à rester debout et à étreindre la porte pendant 79 jours », a-t-il déclaré.
« Pendant les dix premiers jours, je n’avais pas le droit de fermer les yeux ; si je le faisais, on me frappait la tête avec un petit bâton. »
Les jambes de M. Qin ont gravement enflé du fait de la station debout prolongée et de la difficulté qu’il a eue à garder l’équilibre. Le dixième jour, M. Qin a protesté contre la privation de sommeil dont il faisait l’objet, ce qui a entraîné d’autres abus.
Selon M. Qin, plus de dix policiers, armés chacun d’une matraque électrique, l’ont électrocuté.
« Cette torture électrique inhumaine a duré toute une matinée et a recouvert tout mon corps », a-t-il déclaré.
« Les cicatrices des décharges électriques ont mis deux ans à s’estomper. »
Après la séance de torture, M. Qin ne pouvait que s’appuyer contre la porte en fer, menotté. Les gardes l’ont ensuite autorisé à s’allonger de minuit à 5 heures du matin, mais l’ont gardé enchaîné à la porte pour le reste de la journée. Cette torture a duré 79 jours.
Pour protester contre ces abus, M. Qin a entamé une grève de la faim de 74 jours, au cours de laquelle la police a eu recours à l’alimentation forcée, en lui enfonçant un tube dans l’estomac par la narine. Il a indiqué qu’à chaque fois que le tube était inséré ou retiré, son nez saignait, ce qui lui causait une douleur atroce.
Malgré les abus, M Qin est resté inébranlable dans sa foi. Il a déclaré que les principes fondamentaux du Falun Gong – être sincère, bienveillant et tolérant – constituent « le cœur de ce que l’on appelle souvent les valeurs universelles ».
« La corruption sociale, le chaos et les catastrophes naturelles ou d’origine humaine découlent de paroles et d’actions contraires à ces principes », a-t-il soutenu. « C’est pourquoi, malgré les persécutions brutales, nous défendons fermement notre foi. »
Le centre de lavage de cerveau
Les abus ont eu lieu non seulement dans les camps de travaux forcés, mais aussi dans les prétendus centres de lavage de cerveau. À une occasion, dans un centre de lavage de cerveau de la ville de Weifang, M. Qin et sa femme, Mme Chen, ont été détenus dans de petites pièces séparées, dont toutes les portes et fenêtres étaient fermées hermétiquement par des barreaux de fer.
La police a utilisé sur eux une autre méthode de torture : des menottes et des entraves aux pieds soudées à des chaises en fer.
M. Qin et Mme Chen ont été contraints de s’asseoir sur ces chaises en fer, menottés et entravés aux chevilles. La police, répartie en trois équipes, les interrogeait séparément 24 heures sur 24, tentant de les contraindre à renoncer à leur foi.
Chaque fois qu’ils fermaient les yeux, la police leur aspergeait le visage d’eau froide ou diffusait des sons forts à travers des haut-parleurs placés près de leurs oreilles.
Cette privation de sommeil permanente a duré près de 40 jours, jusqu’à ce que la police extorque des amendes de 20.000 yuans (2415 euros) et 10.000 yuans (1207 euros) aux écoles où M. Qin et Mme Chen travaillaient avant de les libérer. Cette somme a été déduite de leurs salaires.
Pendant plus de 20 ans, la surveillance exercée sur eux par le PCC n’a jamais cessé.
« Nous vivions dans la peur, constamment inquiets d’être arrêtés, battus, emprisonnés ou même tués », a expliqué M. Qin.
Même après leur fuite de Chine, la police a harcelé à plusieurs reprises les sœurs de M. Qin pour savoir où se trouvaient Mme Chen et M. Qin, et s’est postée dans l’ancien quartier de M. Qin pendant une longue période pour tenter de capturer le couple.
Persécution continue dans la ville de Weifang
Des rapports publiés sur Minghui, un site web consacré à la documentation relative à la persécution du Falun Gong par le régime, ont révélé qu’au moins 139 pratiquants du Falun Gong dans la ville natale de M Qin, la ville de Weifang, avaient été persécutés jusqu’à la mort par le PCC.
De nombreux autres cas ne sont pas signalés car les familles craignent des répercussions par le régime.
Parmi les pratiquants de Falun Gong persécutés à mort pour leur foi, M. Qin a confié qu’il connaissait personnellement 18 d’entre eux.
Certains ont été tués pendant leur détention, tandis que d’autres sont morts peu après leur sortie de prison, de camps de travail ou de centres de lavage de cerveau.
M. Qin a raconté qu’il se souvenait encore très bien de l’un d’entre eux, Jiang Guobo, un ancien fonctionnaire du Comité des affaires politiques et juridiques de la municipalité de Weifang, qui a été persécuté à ses côtés dans le même camp de travail.
Parce que M. Jiang a refusé de renoncer à sa foi dans le Falun Gong, il a été arrêté 13 fois, condamné aux travaux forcés 3 fois, et plus tard emprisonné pendant 5 ans dans la prison pour hommes du Shandong, où il a été soumis à la torture par des drogues.
Après sa libération, M. Jiang a continué de souffrir des effets des substances inconnues qui lui avaient été injectées de force en prison, souffrant de gonflements abdominaux, de faiblesse, de vertiges, de nausées, de vomissements et de saignements rectaux, selon Minghui. Il s’évanouissait fréquemment et est décédé le 29 avril 2021.
M. Qin, qui se rend fréquemment sur le site de Minghui pour se tenir au courant de la persécution des pratiquants du Falun Gong dans sa ville natale, a déclaré : « La persécution dans la ville de Weifang reste sévère. »
Il a appris par Minghui que son ami Wu Jiqiang, pratiquant du Falun Gong à Weifang, a été condamné à quatre ans et demi de prison par le tribunal du district de Kuiwen le 18 avril. Nombre de ses autres amis sont toujours détenus par le PCC dans des centres de détention et des prisons.
« Je remercie le gouvernement américain et le peuple américain pour leur soutien au Falun Dafa, qui contribue à rendre justice aux pratiquants de Falun Gong persécutés en Chine », a déclaré M. Qin.
D’après NTD News

Mary Man est journaliste d'Epoch Times, basée au Royaume-Uni. Elle a voyagé dans le monde entier en couvrant les sujets de la culture, de la Chine et de l'actualité internationale.
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