Terrorisme : la France traque et identifie 150 à 200 « banquiers occultes » de l’EI

Photo: Matt Cardy/Getty Images
La France a identifié 150 à 200 « banquiers occultes » du groupe État islamique, principalement au Liban et en Turquie, a indiqué mardi Tracfin, le service du ministère de l’Économie chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Bruno Dalles, le chef du groupe de lutte contre le blanchiment d’argent du ministère des Finances Tracfin, parle lors d’une conférence de presse pour présenter le rapport 2015 de Tracfin le 8 décembre 2016 au ministère de l’Economie à Paris.
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« Nous avons travaillé sur l’identification de 150 à 200 de ces collecteurs, localisés principalement au Liban et en Turquie », a affirmé le directeur de Tracfin, Bruno Dalles, lors de la présentation à la presse du rapport de son service sur les « risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme » pour l’année 2016.
« Ces banquiers occultes de Daech (acronyme arabe de l’EI) reçoivent des fonds qui sont clairement destinés à lui permettre de continuer à fonctionner », a-t-il précisé, soulignant que l’enjeu pour Tracfin était désormais de localiser les nouveaux collecteurs de fonds de l’EI, qui dépend de plus en plus du financement extérieur.
« Il y a un vrai enjeu stratégique avec l’éclatement de Daech pour essayer de savoir où se trouvent localisés les prochains collecteurs pour essayer de tracer les futures métastases de Daech », a ajouté M. Dalles.
Au fur et à mesure que les jihadistes cèdent du terrain en Irak et en Syrie, ils sont aussi privés « de leur première source de financement », comme « les butins de guerre » ou « l’extorsion des populations », et tentent de « compenser partiellement ces pertes de revenus par un recours toujours soutenu aux financements extérieurs », indique le rapport de Tracfin.
Tracfin surveille aussi le « soutien plus traditionnel » à l’organisation jihadiste « comme les institutions humanitaires et culturelles », a expliqué le directeur de Tracfin.
« Notre travail consiste principalement à repérer des signaux fiables et faibles de radicalisation et de comportement financiers », a expliqué M. Dalles, soulignant que les montants sont souvent faibles.
(Captures d’écran Twitter)
R.B avec AFP
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