Sophie Binet
Sophie Binet (CGT) mise en examen pour ses propos virulents sur les patrons
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, fait face à des poursuites judiciaires après avoir tenu des propos virulents à l'encontre des dirigeants d'entreprise

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, participe à une manifestation dans le cadre d'une journée nationale de protestation organisée par les syndicats et les associations contre les propositions budgétaires de l'État pour 2026, à Paris, le 6 novembre 2025.
Photo: THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images
Mardi, elle a confirmé sur France Inter qu’elle était mise en examen pour injure publique, une situation qui soulève des questions sur les limites de la liberté d’expression syndicale.
Des mots qui dérangent le patronat
Tout commence fin janvier, lorsque Sophie Binet intervient sur RTL pour réagir aux déclarations de Bernard Arnault. Le patron de LVMH avait alors critiqué le projet gouvernemental de surtaxe, affirmant qu’une telle mesure encouragerait les entreprises à partir à l’étranger. La responsable syndicale n’y va pas par quatre chemins : elle compare les grands dirigeants d’entreprise à des rongeurs abandonnant un bateau en détresse, motivés uniquement par la recherche du profit.
Ces déclarations ne restent pas sans conséquence. En février, l’association patronale Ethic, dirigée par Sophie de Menthon, dépose une plainte officielle contre la syndicaliste. Cette organisation, dont la mission inclut la protection des intérêts entrepreneuriaux, considère que l’ensemble des chefs d’entreprise sont directement visés par ces attaques verbales.
Une leader syndicale qui assume ses positions
Face à cette mise en examen, Sophie Binet ne recule pas d’un pouce. Elle exprime son étonnement et son indignation, affirmant qu’elle a simplement rempli sa mission de représentante des travailleurs. Selon elle, dénoncer les délocalisations et pointer du doigt les inégalités dans la distribution des richesses fait partie intégrante de son rôle.
La secrétaire générale de la CGT défend son usage d’expressions populaires, estimant qu’il est nécessaire de parler franchement dans l’espace public. Elle revendique le droit d’exprimer ouvertement ce que beaucoup pensent silencieusement, loin de toute langue de bois qui étoufferait le débat démocratique.
Un débat sur la responsabilité sociale des entreprises
Sophie Binet élargit sa critique en ciblant particulièrement les multinationales françaises, qu’elle accuse de se désintéresser de l’emploi national. Elle cite notamment LVMH comme exemple d’une entreprise qui représente un obstacle pour l’économie du pays. Elle dénonce également le traitement défavorable que ces grands groupes réservent à leurs fournisseurs et partenaires.
L’honneur et à la réputation des dirigeants d’entreprise en question
Du côté du patronat, la plainte déposée par Ethic souligne que les propos tenus portent atteinte à l’honneur et à la réputation des dirigeants d’entreprise. L’association considère la métaphore animale utilisée comme particulièrement offensante et inappropriée dans le cadre du débat public.
Cette affaire illustre les tensions persistantes entre le monde syndical et patronal en France. Elle pose la question délicate de l’équilibre entre la liberté d’expression syndicale et le respect de la dignité des personnes, même lorsqu’il s’agit de critiquer des décisions économiques controversées.
Une confrontation juridique sur un sujet brûlant
La procédure judiciaire suivra désormais son cours, sachant que la mise en examen constitue une étape quasi automatique lorsqu’une plainte pour injure publique est déposée. Cette confrontation juridique promet de raviver les débats sur la fiscalité des grandes fortunes et la responsabilité sociale des entreprises multinationales.
Avec AFP

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