Diana Loguinova
Russie : la chanteuse pacifiste Diana Loguinova libérée et exilée
Diana Loguinova, jeune musicienne russe de 18 ans, a retrouvé la liberté et quitté son pays natal après avoir subi trois emprisonnements consécutifs. Connue sous le pseudonyme Naoko, cette étudiante en musique s'était fait remarquer en interprétant des chansons pacifistes dans les rues de Saint-Pétersbourg avec son groupe "StopTime".

Diana Loginova, étudiante en musique âgée de 18 ans, musicienne de rue et chanteuse principale du groupe Stoptime, connue sous le nom de scène Naoko, comparaît devant le tribunal pour de nouvelles accusations d'atteinte à l'ordre public à Saint-Pétersbourg le 11 novembre 2025.
Photo: OLGA MALTSEVA/AFP via Getty Images
Une source proche du dossier a confirmé lundi à l’AFP que la jeune femme avait franchi les frontières russes immédiatement après sa libération.
Le « carrousel » de la répression
Entre octobre et novembre derniers, Diana Loguinova a été prise dans un engrenage judiciaire que les défenseurs des droits humains qualifient de « carrousel ». Ce mécanisme redoutable consiste à enchaîner les accusations mineures et les courtes détentions, maintenant ainsi les accusés dans un cycle permanent d’emprisonnement. La jeune musicienne a successivement été condamnée pour « troubles à l’ordre public », « discrédit » de l’armée russe et organisation d’un « rassemblement de masse » non autorisé.
Cette stratégie vise à épuiser psychologiquement les militants et à les dissuader de poursuivre leurs actions. Les soutiens de Diana craignaient que les autorités ne finissent par monter un dossier d’accusation beaucoup plus grave, la maintenant indéfiniment derrière les barreaux.
Des chansons devenues virales, un régime aux abois
Les performances de StopTime dans les rues de Saint-Pétersbourg avaient conquis les réseaux sociaux. Leurs vidéos, devenues virales, montraient de jeunes artistes interprétant des morceaux d’artistes considérés comme « indésirables » par le pouvoir russe. Dans un contexte de censure intense et de répression systématique de toute critique envers l’offensive en Ukraine, ces concerts improvisés représentaient un acte de résistance culturelle.
L’arrestation des membres du groupe a provoqué une vague de solidarité sans précédent sur TikTok et parmi la communauté des musiciens de rue russes. Nombreux sont ceux qui se retrouvent également dans le viseur des autorités pour avoir osé exprimer des opinions divergentes.
Une répression massive et implacable
Le cas de Diana Loguinova n’est malheureusement pas isolé. Depuis le début du conflit ukrainien, des milliers de Russes ont été arrêtés pour avoir simplement critiqué l’offensive militaire. Certains militants purgent aujourd’hui de lourdes peines de prison pour des actes aussi simples que brandir une pancarte ou publier un message sur les réseaux sociaux.
Se taire, accepter la prison, ou fuir son pays
La liberté d’expression en Russie s’est considérablement réduite, transformant le pays en un espace où la moindre dissidence artistique ou politique peut conduire à l’emprisonnement. L’exil de Diana Loguinova symbolise le choix impossible imposé à toute une génération : se taire, accepter la prison, ou fuir son pays.
Pour cette jeune artiste de 18 ans, l’avenir se dessinera désormais loin de sa patrie, quelque part où sa voix pourra résonner librement.
Avec AFP

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