Opinion
Quand la terre se défait, notre monde se défait avec elle
Il est un sujet que l'on ne peut plus ignorer dans le monde de l'agriculture : la terre se détériore.

Paysage d'érosion, John Fredricks/ Epoch Times
Qu’il s’agisse de maraîchage, de grandes cultures ou d’élevage, les images de sols nus, de ravines creusées par le ruissellement ou de tempêtes de poussière sont de plus en plus fréquentes.
La solution passe par un rapport à la terre fondé sur le respect de sa biologie et de ses limites, et non sur une logique d’exploitation immédiate.
L’érosion de la qualité des sols n’est pas brutale. Elle s’installe lentement : la vie y décline, la structure s’affaiblit, jusqu’à ce qu’une seule tempête emporte ce qui tenait depuis des générations. Cette dynamique, selon les experts, reflète une autre forme d’érosion, plus silencieuse : celle de la culture et du lien social. Comme les terres surexploitées, les sociétés s’affaiblissent lorsqu’elles privilégient l’urgence au détriment du long terme.
Les exploitations les plus résilientes partagent un trait commun : elles travaillent pour l’avenir. Leurs choix exigent plus d’efforts, plus de patience, parfois la renonciation aux solutions faciles. Mais ces investissements font dans le sens d’un renforcement de la terre, qui finit par se régénérer. À l’inverse, nombre d’agriculteurs restent prisonniers de systèmes de subventions, d’assurances et d’endettement qui les poussent à produire pour survivre à l’année plutôt qu’à construire le siècle à venir. Le parallèle avec la vie familiale contemporaine s’impose : entre dettes, coût de la vie et pression quotidienne, beaucoup optent pour la facilité — les écrans plutôt que les histoires, la rapidité plutôt que la profondeur — au risque d’un appauvrissement culturel discret mais réel.
Les agronomes nous rappelle que la vie est le remède : racines, micro-organismes, animaux, couvert végétal. Quand la terre retrouve une activité biologique, elle redevient résistante aux intempéries comme aux aléas les plus imprévisibles. Pour la culture et la société, la logique est identique : la revitalisation passe par le retour du vivant, y compris à travers l’accueil d’enfants, longtemps perçu comme un acte fondateur reliant les individus à leur communauté, à leur foi, à leur territoire et à l’avenir. Mettre au monde, c’est penser en termes de générations, non en saisons.
Qu’il s’agisse de sols ou de sociétés, une même conclusion s’impose : la détérioration du sol n’est pas une fatalité, mais le renouveau exige un véritable sens de la responsabilité. Choisir la voie lente, exigeante, parfois coûteuse, est la condition pour faire revenir la vie — et assurer la résilience des terres comme des cultures humaines.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Articles actuels de l’auteur
14 décembre 2025
Quand la terre se défait, notre monde se défait avec elle
09 décembre 2025
Le miracle d’un repas pris dans un aéroport









