Budget
Budget : le Sénat retire un milliard d’euros du plan « France 2030 » pour 2026
Les sénateurs ont adopté samedi une réduction substantielle d'un milliard d'euros des crédits du programme d'investissement "France 2030", espérant rendre plus conformes à la réalité les promesses de financement de l'Etat dans le budget 2026, malgré l'opposition du gouvernement.

Photo: AUGUSTIN PASQUINI/Hans Lucas/AFP via Getty Images
En quête d’économies, le Sénat, dominé par une majorité droite-centriste, a trouvé samedi un milliard supplémentaire dans un budget qui contient déjà de nombreuses économies.
Une « grande surestimation budgétaire »
Le rapporteur général Jean-François Husson (Les Républicains) a obtenu gain de cause sur son amendement après de longs débats, avec 185 voix favorables contre 155. Il estime que ce plan « France 2030 » est marqué depuis deux ans par une « grande surestimation budgétaire » ayant conduit le gouvernement à annuler certains crédits dans le courant des années 2024 et 2025.
« L’exercice 2025 a démontré une nouvelle fois la difficulté du gouvernement à piloter de manière fiable et transparente les aides », a prolongé le sénateur LR Laurent Somon, favorable à cette mesure d’économie.
Lancé en 2021 par Emmanuel Macron, France 2030 est un plan d’investissement sur cinq ans de 54 milliards d’euros en soutien d’entreprises de secteurs-clés destiné à « rattraper le retard industriel français », aider les « technologies innovantes » et « soutenir la transition écologique ».
Pas une « année blanche »
Le ministre de l’Industrie Sébastien Martin s’est opposé à cette coupe budgétaire, estimant avoir besoin pour 2026, « de 5,5 milliards d’euros dont 4,2 pour honorer des engagements déjà pris par l’État et 1,3 pour investir dans de nouveaux projets ».
« Nous ne pouvons pas réduire trop fortement ce financement et assumer une année blanche. Nous avons besoin de ces crédits parce que France 2030 est aujourd’hui la colonne vertébrale de notre stratégie industrielle et technologique », a-t-il alerté.
« On ne peut pas laisser cette image-là paraître du Sénat contre l’innovation, contre la recherche et contre tout ce qui fait la sève de notre pays », a regretté le sénateur Horizons Vincent Louault, dont le groupe s’est aussi opposé à la mesure.
52 millions d’euros pour La Poste
Cet amendement fait partie des rares baisses substantielles de dépenses que le Sénat est parvenu à voter lors de l’examen du PLF ces derniers jours.
Dans la journée de samedi, les sénateurs ont par ailleurs voté un amendement transpartisan pour attribuer une rallonge de 52 millions d’euros pour la dotation budgétaire versée à La Poste pour l’exercice de sa mission de service public et notamment pour le maintien de 17.000 points de contacts sur l’ensemble du territoire.
La chambre haute termine ce week-end l’examen du PLF, avant un vote sur l’ensemble du texte lundi et une commission mixte paritaire réunissant sept sénateurs et sept députés pour tenter de trouver un compromis, à ce stade prévue vendredi.

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