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L’UE approuve un tarif de 3 euros sur les importations de faible valeur issues du commerce en ligne, visant les plateformes chinoises
Le tarif, qui doit entrer en vigueur en 2026, constitue une étape transitoire vers la suppression du seuil de franchise douanière pour les petits colis au sein du bloc.

Des ouvriers fabriquent des vêtements dans une usine textile qui fournit des habits au géant du commerce en ligne de fast fashion Shein, à Guangzhou, dans la province méridionale du Guangdong, en Chine, le 11 juin 2024.
Photo: Jade Gao/AFP via Getty Images
Les ministres des Finances des 27 États membres de l’UE ont accepté vendredi d’imposer un tarif forfaitaire de 3 euros sur les colis de faible valeur issus du commerce en ligne entrant dans le bloc, une mesure destinée à freiner ce que les responsables décrivent comme une concurrence déloyale et des risques pour la sécurité liés aux importations ultra‑bon marché, principalement en provenance de Chine.
La mesure, qui doit s’appliquer à partir du 1ᵉʳ juillet 2026, concernera les colis d’une valeur inférieure à 150 euros, en particulier ceux vendus par des commerçants non européens enregistrés dans le système de guichet unique à l’importation de l’UE (IOSS) pour la taxe sur la valeur ajoutée. Les responsables européens indiquent que cela représente 93 % de l’ensemble des flux de commerce en ligne à destination de l’UE.
« Nous veillons à ce que les droits soient payés dès le premier euro, créant ainsi des conditions de concurrence équitables pour les entreprises européennes et limitant l’afflux de marchandises à bas prix », a déclaré Stephanie Lose, la ministre danoise des Affaires économiques.
La décision vise l’explosion du nombre de petits colis expédiés directement aux consommateurs européens par des plateformes telles que Shein, Temu, AliExpress et Amazon Haul, qui s’approvisionnent dans des usines chinoises et vendent leurs produits à des prix extrêmement bas.
Fermeture d’une faille dans les règles douanières
Dans le cadre du système IOSS, les achats en ligne dans l’UE d’une valeur inférieure à 150 euros peuvent actuellement entrer dans le bloc en franchise de droits de douane.
Cette exemption a alimenté une forte hausse des importations. L’an dernier, le nombre de colis de faible valeur issus du commerce en ligne entrant dans l’UE a doublé pour atteindre environ 4,6 milliards, dont plus de 90 % en provenance de Chine, selon les données douanières de l’UE.
Dans un communiqué, le Conseil de l’Union européenne a indiqué que le nouveau tarif vise à remédier à la « concurrence déloyale pour les vendeurs de l’UE, aux risques pour la santé et la sécurité des consommateurs, aux niveaux élevés de fraude et aux préoccupations environnementales » liés à l’entrée en franchise de droits.
Bruxelles avait initialement prévu de supprimer la franchise de droits de douane de 150 euros en 2028, dans le cadre d’une refonte plus large du système douanier de l’UE. Cependant, la montée des inquiétudes face au dumping de produits chinois sur les marchés européens a poussé plusieurs États membres à réclamer une action plus rapide.
Mesure transitoire avant une réforme permanente
Aux termes de l’accord, le tarif forfaitaire de 3 euros restera en vigueur jusqu’à la mise en place d’une solution permanente – à savoir la suppression totale du seuil de franchise douanière pour les marchandises d’une valeur inférieure à 150 euros. Les responsables de l’UE ont indiqué que cette réforme a été négociée en novembre 2025 et qu’une fois appliquée, elle soumettra toutes les marchandises de faible valeur aux tarifs douaniers standard de l’UE, calculés article par article.
Parallèlement, les responsables politiques de l’UE examinent également une proposition de « frais de traitement » de 2 euros sur les petits colis, même si aucune date de mise en œuvre n’a été fixée.
Ces mesures s’inscrivent dans un mouvement plus large de l’UE, des États‑Unis et d’autres grandes économies visant à renforcer la surveillance du commerce en ligne transfrontalier et à freiner l’essor rapide des importations à bas coût en provenance de Chine.
Li Yan a contribué à ce reportage.

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