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Narcotrafiquants : Opération Mistral avec 400 policiers pour reprendre un immeuble de Grenoble aux dealers

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Des agents de police des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) patrouillent dans un immeuble résidentiel du quartier Mistral, dans le cadre d'une opération anti-drogue, à Grenoble, le 15 octobre 2025.

Photo: JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Ce mercredi matin, près de 400 agents des forces de l’ordre ont mené une intervention d’envergure dans le quartier Mistral de Grenoble. L’objectif : reprendre le contrôle d’une tour d’habitation entièrement tombée sous l’emprise de réseaux de trafic de stupéfiants.
Cette opération, qualifiée d' »atypique » par Catherine Seguin, préfète de l’Isère, mobilisait des effectifs de plusieurs services : enquêteurs, agents de voie publique, douanes, police aux frontières et CRS.
La singularité de cette intervention réside dans sa concentration sur un unique bâtiment, symptôme inquiétant de l’emprise territoriale exercée par les narcotrafiquants sur certaines zones urbaines.
Des appartements littéralement condamnés par les dealers
Le bilan de cette opération révèle une situation glaçante. Quatre personnes ont été arrêtées, tandis que onze kilogrammes de produits stupéfiants, 10 000 euros en liquide, une arme et des munitions ont été saisis. Mais au-delà de ces chiffres, c’est l’état de l’immeuble qui a sidéré les autorités.
Sur les 64 logements que compte la tour, 24 étaient inoccupés et avaient été purement et simplement « soudés » par les trafiquants. « Il a fallu intervenir à la disqueuse pour pouvoir rétablir l’accès et restituer ces appartements aux bailleurs », a précisé la préfète. Une méthode brutale qui illustre le degré de contrôle exercé par ces réseaux criminels sur l’espace public.
Une terreur quotidienne pour les habitants
Les locataires encore présents dans l’immeuble vivaient un cauchemar au quotidien. Confrontés aux menaces, aux intimidations et à l’occupation permanente des espaces communs et des cages d’escaliers par les trafiquants, plusieurs résidents ont été contraints de fuir leur propre domicile ces derniers mois.
Le procureur Étienne Manteaux n’a pas caché son effarement : « Nous avons repris possession de cet immeuble avec des constats qui laissent pantois sur la capacité des narcotrafiquants, si on ne les stoppe pas, à être dans une toute-puissance. »
Un message ferme aux dealers grenoblois
Cette intervention, qui se poursuivra durant plusieurs jours, vise à envoyer deux signaux clairs. D’abord aux habitants : « On est avec eux », a martelé Catherine Seguin. Ensuite aux trafiquants : « L’espace public ne leur appartient pas. »
L’agglomération grenobloise est depuis longtemps confrontée à une violence liée au narcotrafic, régulièrement marquée par des règlements de compte armés. La situation est devenue si critique qu’en septembre 2024, la commune voisine d’Échirolles a dû procéder à la fermeture totale d’un immeuble, « Le Carrare », qui hébergeait un point de vente de drogue particulièrement lucratif, nécessitant l’évacuation complète de tous ses occupants.
Cette opération Mistral s’inscrit donc dans une stratégie de reconquête républicaine face à des organisations criminelles qui n’hésitent plus à transformer des immeubles entiers en véritables forteresses du trafic.
Avec AFP