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Les agriculteurs reviennent à Bruxelles

Mercosur : grande manifestation agricole annoncée à Bruxelles

L'UE souhaite signer l'accord Mercosur le 20 décembre au Brésil. Mais ce projet est remis en question : la France a demandé le report de la signature. Les agriculteurs annoncent une grande manifestation à Bruxelles.

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Lors d'une manifestation d'agriculteurs contre le Mercosur sur les voies d'accès à l'autoroute A20 à Vierzon, en France, le 24 novembre 2025.

Photo: : Frédéric Moreau/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, souhaite signer l’accord de libre-échange avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay le 20 décembre lors d’un sommet qui se tiendra dans la ville brésilienne de Foz do Iguaçu.
Cependant, ce projet est remis en question, la France ayant demandé le report de la signature. Selon Paris, des modifications supplémentaires sont nécessaires afin de « garantir des mesures de protection légitimes pour notre agriculture européenne ».

Le 24 novembre 2025, des agriculteurs français manifestent devant le Parlement européen à Strasbourg contre l’accord de libre-échange avec le Mercosur. Les producteurs agricoles français réclament davantage de protection. (Frederick Florin/AFP via Getty Images)

Le ministre français de l’Économie et des Finances, Roland Lescure, pose trois conditions supplémentaires. Premièrement, il faut « une clause de sauvegarde forte et efficace ». Deuxièmement, les normes applicables à la production dans l’UE doivent également s’appliquer à la production dans les pays partenaires.
Troisièmement, des contrôles à l’importation sont nécessaires. « Tant que nous n’aurons pas obtenu de garanties sur ces trois points, la France n’acceptera pas l’accord », a déclaré le ministre.

Grande manifestation agricole annoncée

Les agriculteurs européens sont donc très critiques à l’égard de cet accord. Une grande manifestation agricole est annoncée dans la capitale belge à l’occasion du sommet européen du 18 décembre à Bruxelles.
Sous la pression de la France, des clauses de sauvegarde pour l’agriculture ont déjà été ajoutées à l’accord.

Suppression de la plupart des droits de douane

Début septembre, la Commission européenne a présenté aux 27 États membres le texte examiné par des juristes. La ratification nécessite une majorité qualifiée parmi les 27 États membres de l’UE, et le Parlement européen doit également ratifier le texte.
Le bureau du Premier ministre français Sébastien Lecornu a déclaré que les conditions nécessaires à un vote sur la signature n’étaient pas réunies.

Un manifestant jette du foin dans un feu lors d’un rassemblement agricole organisé par la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) contre l’accord commercial avec le Mercosur, devant la préfecture de Seine-Maritime à Rouen, dans le nord de la France, le 12 novembre 2025. (Lou Benoist/AFP via Getty Images)

L’accord prévoit essentiellement la suppression de la plupart des droits de douane. La Commission espère ainsi augmenter les exportations de l’UE vers les pays du Mercosur de près de 39 %.
Alors que les Européens exportent notamment des voitures et des produits chimiques outre-Atlantique, les pays du Mercosur fournissent principalement des produits agricoles et des matières premières à l’Europe.

Le gouvernement allemand réclame une signature rapide

En Allemagne, le gouvernement fait pression pour une ratification rapide. Le 10 décembre, le cabinet fédéral a approuvé la signature de l’accord.
De même, la Chambre allemande de commerce et d’industrie réclame une signature rapide de l’accord commercial entre l’UE et les pays sud-américains du Mercosur.
« Après plus de 25 ans de négociations, les entreprises allemandes attendent que le Conseil européen et le Parlement européen concluent enfin l’accord avec les pays partenaires du Mercosur », a déclaré Volker Treier, responsable du commerce extérieur à la Chambre de commerce et d’industrie (DIHK).
« L’UE ne doit pas manquer cette occasion. »
M. Treier, expert de la DIHK, a critiqué cette situation : « Les mesures restrictives en matière de commerce, telles que le règlement d’application de la clause de sauvegarde bilatérale du Mercosur, ne doivent pas servir de modèle dans le cadre des accords commerciaux de l’UE. Moins l’UE offre à ses partenaires, moins elle peut attendre en retour. »