LFI appelle la gauche à censurer Sébastien Lecornu le 1er octobre, dès la reprise de la session parlementaire

Le drapeau de La France Insoumise (LFI) le 26 mai 2018, à Lille.
Photo: PHILIPPE HUGUEN/AFP via Getty Images
La France Insoumise ne perd pas de temps. Dès ce mercredi, le groupe parlementaire a lancé un appel pressant aux autres formations de gauche pour signer conjointement une motion de censure contre Sébastien Lecornu. Cette initiative sera concrétisée dès le 1er octobre, jour de reprise de la session parlementaire à l’Assemblée nationale.
La stratégie des Insoumis s’appuie sur l’article 49-2 de la Constitution, une procédure qui permettrait de contester directement l’autorité du Premier ministre fraîchement nommé.
L’ultimatum syndical : un dialogue de sourds à Matignon
La rencontre matinale entre Sébastien Lecornu et l’intersyndicale a tourné au fiasco selon LFI. Le nouveau chef du gouvernement aurait ignoré les exigences formulées par les représentants syndicaux, notamment l’abrogation pure et simple de la réforme des retraites et l’abandon du programme d’austérité hérité de François Bayrou.
Cette fin de non-recevoir intervient dans un contexte tendu, marqué par les importantes manifestations des 10 et 18 septembre dernier. Pour les Insoumis, cette attitude révèle « la volonté du macronisme de poursuivre coûte que coûte sa politique au service des ultra-riches et des grandes entreprises ».
Un précédent constitutionnel inédit en vue
La situation présente une particularité juridique remarquable. Contrairement à son prédécesseur François Bayrou, Sébastien Lecornu n’a pas encore sollicité de vote de confiance devant les députés. Si la motion de censure était déposée avant la formation complète d’un nouveau gouvernement, la France entrerait en territoire constitutionnel inexploré sous la Ve République.
Dans ce scénario sans précédent, seule la responsabilité personnelle du Premier ministre serait engagée, le reste de l’équipe gouvernementale demeurant démissionnaire depuis la chute du cabinet précédent.
Le PS joue la carte de la patience
Face à la pression exercée par leurs alliés Insoumis, les socialistes maintiennent une ligne de conduite différente. Un cadre du PS a clairement signifié que le parti ne s’associerait pas à cette démarche de censure immédiate contre Lecornu.
« Tant que la porte est encore ouverte et qu’on peut discuter, on le fera », justifie-t-il, marquant ainsi une divergence tactique significative au sein de la gauche parlementaire.
Cette position contraste avec l’épisode des premières motions de censure contre François Bayrou en début d’année, que les socialistes avaient également refusé de soutenir.
La rue reprend du service
L’intersyndicale ne compte pas en rester aux négociations de couloirs. Une nouvelle journée de grèves et de mobilisation se profile pour le 2 octobre, date qui devait être confirmée en fin de journée mercredi.
Marine Tondelier, figure de proue des écologistes, a d’ores et déjà annoncé sa participation sur les réseaux sociaux, promettant d’être présente « toutes les fois suivantes, autant qu’il le faudra ».
L’équation mathématique de la chute
Pour que cette motion de censure aboutisse à la démission forcée de Sébastien Lecornu, il faudrait réunir l’ensemble des voix de gauche et celles du Rassemblement national. Une alliance de circonstance qui, si elle se concrétisait, provoquerait une nouvelle crise gouvernementale majeure.
La semaine à venir s’annonce donc décisive pour l’avenir politique français, entre manœuvres parlementaires et mobilisation sociale.
Avec AFP

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