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Le photographe-poête Jacques-Henri Lartigue, actuellement à la Maison Européenne de la photographie

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Florette à la plage du Carlton. Cannes, juillet 1956. ( Photographie J. H. Lartigue © Ministère de la Culture - France / AAJHL)

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Jusqu’au 23 août, la Maison Européenne de la Photographie présente le photographe Jacques-Henri Lartigue (1894-1986).

Ce n’est qu’en 1963 que Jacques Henri Lartigue – qui a déjà 69 ans – expose pour la première fois au Museum of Modern Art de New York.

La même année, le magazine Life lui consacre un portfolio qui fait le tour du monde. Il devient alors immédiatement célèbre pour ses clichés en noir et blanc de La Belle Epoque et des Années Folles, femmes élégantes au Bois de Boulogne, courses automobiles, début de l’aviation.

Ascoli Piceno, 1958 (Photographie J. H. Lartigue © Ministère de la Culture - France / AAJHL)

Ascoli Piceno, 1958 (Photographie J. H. Lartigue © Ministère de la Culture – France / AAJHL)

À son grand étonnement, Lartigue qui se dit peintre professionnel et photographe amateur se trouve du jour au lendemain l’un des grands noms de la photographie du XXe siècle.
Un Lartigue personnel
C’est donc un Lartigue quasiment inconnu que l’exposition dévoile avec des œuvres dont la plupart est présentée pour la première fois, révélant des photos inédites en couleur de ce photographe connu plutôt comme un génie du noir et blanc. Photographe qui pour beaucoup a parfait sa carrière dans les années 1930.
C’est dans les années 1950 que Jacques -Henri Lartigue redécouvre le plaisir de la photographie en couleur.
Car dans sa jeunesse Lartigue a expérimenté le procédé autochrome, technique récemment commercialisée par les frères Lumière, qu’il a rapidement délaissé, au profit du noir et blanc : car trop lourd et compliqué.
Il attend près de 20 ans avant de revenir à la couleur en 1949 avec son Rolleiflex, privilégiant le format carré qu’il ne recadre jamais.
Il célèbre la beauté de la nature, de ses différentes épouses, des paysages et des gens qu’ils croisent sur son chemin.
La poésie de la couleur
Alors que la photographie artistique en vogue se fait en noir et blanc consacrée par Henri Cartier-Bresson et Robert Doisneau, c’est justement dans la couleur que Lartigue trouve la poésie.
Florette. Vence, mai 1954. (Photographie J. H. Lartigue © Ministère de la Culture - France / AAJHL)

Florette. Vence, mai 1954. (Photographie J. H. Lartigue © Ministère de la Culture – France / AAJHL)

Pour Lartigue,  la vie et la couleur sont indissociables. À l’époque où il perd ses biens, il voit toujours la beauté et la joie. C’est à travers les couleurs qu’il exprime les plaisirs de la vie, la beauté de sa jeune femme, les saisons, le bleu du ciel, le printemps ou le blanc de la neige qui fait jaillir des tâches rouges, grises ou bleues. 
 « Je suis amoureux de la lumière, je suis amoureux du soleil, je suis amoureux de l’ombre, je suis amoureux de la pluie, je suis amoureux de tout. » C’est ce sens de la vitalité et de l’énergie joyeuse qui caractérise ses photos. Que ce soit les images inondées de soleil des ombres fraîches ou des brumes, c’est grâce à ses photographies qu’il peut conserver les instants de sa vie qui le rendent heureux.