Le parc national des monts Great Smoky : un patrimoine historique préservé

La cabane de Carter Shields compte parmi les nombreuses habitations que l’on peut encore découvrir au cœur du parc national des monts Great Smoky.
Photo: Crédit photo Deena Bouknight
Son centre des visiteurs raconte l’histoire des Amérindiens et des colons qui ont occupé ces montagnes avant la création du parc en 1934. Sur près de 2000 km², ce sont 123 bâtiments historiques et 147 cimetières familiaux qui jalonnent aujourd’hui le territoire, témoignant de la vie quotidienne de communautés disparues.

Plusieurs cascades telles qu’Abrams Falls se trouvent dans le parc national le plus visité des États-Unis. (Crédit photo Deena Bouknight)
À l’entrée de Cherokee, en Caroline du Nord, le centre des visiteurs Oconaluftee, un bâtiment de 585 m² expose outils, vêtements et photographies du XIXᵉ siècle, mais aussi le rôle joué par le Civilian Conservation Corps (Corps civil de protection de l’environnement) dans les années 1930 et 1940. Ces jeunes ouvriers ont construit les routes, les murets et les bâtiments qui structurent encore aujourd’hui le parc.
À deux pas de ce centre d’accueil des visiteurs, l’un des quatre du parc, se trouve le Mountain Farm Museum. Ce musée, datant de plus de 100 ans, abrite une ferme en rondins reconstituée avec ses granges, son cellier, sa forge. Déplacés dans les années 1950 depuis le parc, les bâtiments, les outils agricoles et les vestiges de l’équipement de ce site permettent aux visiteurs de comprendre clairement comment vivaient les familles bien avant l’avènement des technologies et des commodités modernes.

Les vestiges d’une base de mât de drapeau du CCC dans le parc national des monts Great Smoky. (Crédit photo Deena Bouknight)
Plusieurs de ces édifices, nichés au cœur des forêts ou bordant l’un des innombrables cours d’eau du parc, ont été construits à partir de châtaigniers d’Amérique issus de peuplements anciens. Cette essence a presque été totalement décimée dans les années 1930 par ce que l’on appela la « maladie du châtaignier ». Ces rares bâtiments constituent aujourd’hui quelques-uns des derniers témoins de la construction en bois de châtaignier dans l’ensemble des Appalaches.

Une plaque commémorative rend hommage aux hommes qui ont construit les nombreuses installations du parc national des monts Great Smoky. (Crédit photo Deena Bouknight)
Si la demeure de John E. Davis était considérée comme vaste pour une maison en rondins, le modèle le plus courant ressemblait davantage à la cabane de John Ownby. Elle a été construite en 1860 et est la seule maison existante dans ce qu’on appelait autrefois la communauté de Sugarland, dans une partie du parc du Tennessee. D’un seul niveau et dotée d’un plan ouvert, elle illustre l’architecture typique des habitations érigées par les premiers colons de la région. Contrairement à la maison de John E. Davis, elle n’a pas été construite en châtaignier d’Amérique, mais avec des essences locales plus accessibles, comme le pin blanc et le tulipier de Virginie.

L’entrée du parc national des monts Great Smoky. (Crédit photo Dreamstime/TNS)
Au XIXᵉ siècle, les toits dans les Appalaches étaient fortement inclinés afin d’empêcher l’accumulation de neige. Les cheminées, quant à elles, étaient construites avec des pierres de champs ou de rivières, soigneusement agencées et consolidées à l’aide d’un mortier d’argile.
Ces vestiges ne sont pas de simples curiosités touristiques. Ils sont les témoins d’un monde disparu, celui de familles qui vivaient de la terre, priaient dans ces montagnes et y ont trouvé leur dernier repos. En arpentant les monts Great Smoky, le promeneur ne contemple pas seulement des paysages somptueux : il entre aussi en dialogue avec une mémoire, inscrite dans le bois et la pierre, que le parc s’efforce de préserver.
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