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Une lanceuse d’alerte de Facebook affirme que la priorité a été donnée au profit plutôt qu’à la lutte contre les discours haineux

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Frances Haugen, ancienne employée de Facebook arrive pour témoigner devant une sous-commission du Sénat , chargée de la protection des consommateurs sur les pratiques de Facebook, au Capitole, le 5 octobre 2021 à Washington, DC. Mme Haugen devrait témoigner des effets des pratiques commerciales et des priorités de Facebook.

Photo: par Kevin Dietsch/Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Une lanceuse d’alerte a accusé Facebook d’avoir à plusieurs reprises privilégié le profit au détriment de « ce qui était bon pour le public », notamment la lutte contre les discours haineux. Son témoignage a été entendu par le Congrès le 5 octobre.
Frances Haugen a été recrutée par Facebook en tant que chef de produit dans l’équipe de désinformation civique en 2019, selon son témoignage à l’émission « 60 Minutes » de CBS News. Elle précise qu’elle et ses avocats ont déposé au moins 8 plaintes auprès de la La Securities and Exchange Commission des États-Unis.
Lors de son apparition dans l’émission télévisée diffusée le 3 octobre, Mme Haugen a révélé que c’était elle la dénonciatrice qui avait fourni les documents internes pour l’exposé du Wall Street Journal du 14 septembre qui affirme qu’Instagram a un impact « toxique » sur l’estime de soi des jeunes filles.
Cette enquête affirmait que le géant des médias sociaux est au courant du problème mais « a fait un minimum d’efforts pour aborder ces questions et les minimise par ailleurs en public. »
« Ce que j’ai vu chez Facebook, à maintes et maintes reprises, c’est qu’il y avait des conflits d’intérêts entre ce qui était bon pour le public et ce qui était bon pour Facebook. Et Facebook, encore et encore, a choisi de privilégier ses propres intérêts, comme gagner plus d’argent », a dit Mme Haugen.
Elle a expliqué que Facebook a agi ainsi en « sélectionnant » le contenu qui « suscite un engagement ou une réaction », même si ce contenu est haineux, diviseur ou polarisateur, car « il est plus facile d’inspirer la colère aux gens que d’autres émotions ».
« Facebook a compris que s’il modifie l’algorithme pour être plus sain, les gens passeront moins de temps sur le site, ils cliqueront sur moins de publicités, ils feront moins d’argent », a-t-elle affirmé.
Mme Haugen est attendue pour témoigner lors d’une audience du Sénat, intitulée « Protéger les enfants en ligne », sur les connaissances de Facebook concernant les effets potentiellement néfastes sur les enfants de l’application de partage de photos.
Lors de son passage à l’émission de télévision, Mme Haugen a également accusé Facebook de mentir au public au sujet des progrès réalisés pour limiter les discours haineux sur la plateforme de médias sociaux. Elle a également accusé l’entreprise d’alimenter la division et la violence aux États-Unis et dans le monde.
« Lorsque nous vivons dans un environnement d’information rempli de contenus haineux et polarisants, cela érode notre confiance civique, notre foi les uns dans les autres et notre capacité à vouloir prendre soin les uns des autres. La version de Facebook qui existe aujourd’hui déchire nos sociétés et provoque des violences ethniques dans le monde entier », a-t-elle déploré.
Elle a ajouté que Facebook a été utilisé pour aider à organiser l’intrusion dans le bâtiment du Capitole américain le 6 janvier, après la coupure de ses systèmes de sécurité, une fois les élections présidentielles américaines terminées.
Bien qu’elle estime que personne chez Facebook n’est « malveillant », elle soutient que l’entreprise avait des incitations inappropriées.
« Facebook gagne plus d’argent lorsque vous consommez plus de contenu », a-t-elle dit. « Les gens aiment s’engager avec des choses qui suscitent une réaction émotionnelle. Et plus ils sont exposés à la colère, plus ils interagissent et plus ils consomment. »
Peu après l’interview télévisée, Lena Pietsch, porte-parole de Facebook, a publié une déclaration repoussant les affirmations de Mme Haugen.
« Nous continuons à apporter des améliorations significatives pour lutter contre la propagation de la désinformation et des contenus préjudiciables », a dit Mme Pietsch. « Laisser entendre que nous encourageons le mauvais contenu et que nous ne faisons rien n’est tout simplement pas vrai ».
Par ailleurs, Nick Clegg, vice-président des affaires mondiales de Facebook, a déclaré à CNN avant la diffusion de l’interview qu’il était « ridicule » d’affirmer que les médias sociaux étaient responsables des événements du 6 janvier.
Les responsables de Facebook n’ont pas répondu immédiatement à une demande de commentaires supplémentaires d‘Epoch Times.
Isabel van Brugen est une journaliste primée qui travaille actuellement comme reporter pour Epoch Times. Diplômée d’une maîtrise de journalisme à l’Université de Londres ainsi que d’une maîtrise en langues, elle a collaboré avec diverses publications telles que le Times, le London Evening Standard, le Grazia UK, le Daily Express et le Bang Showbiz.

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Isabel van Brugen est une journaliste primée qui travaille actuellement comme reporter pour Epoch Times. Diplômée d'une maîtrise de journalisme à l'Université de Londres ainsi que d'une maîtrise en langues, elle a collaboré avec diverses publications telles que le Times, le London Evening Standard, le Grazia UK, le Daily Express et le Bang Showbiz.

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