Ioulia Navalnaïa accuse le Kremlin d’avoir empoisonné son mari Alexeï Navalny

La veuve d'Alexei Navalny, Yulia Navalnaya, participe à une marche des membres de l'opposition russe à Berlin le 1er mars 2025.
Photo: RALF HIRSCHBERGER/AFP via Getty Images
La veuve du principal opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison en février 2024 dans des conditions troubles, a affirmé mercredi que son mari avait été « empoisonné », disant se fonder sur des analyses effectuées par des laboratoires occidentaux.
Ioulia Navalnaïa, veuve du célèbre opposant politique russe Alexeï Navalny, a fait des révélations fracassantes mercredi concernant les circonstances de la mort de son époux. Dans une publication sur Telegram, elle affirme détenir des preuves scientifiques démontrant que son mari a été empoisonné, s’appuyant sur des analyses réalisées par des laboratoires occidentaux.
Des analyses convergentes dans deux pays
La veuve de l’opposant au Kremlin a précisé que « deux laboratoires de deux pays différents sont arrivés indépendamment l’un de l’autre à la conclusion qu’Alexeï a été empoisonné ». Ces analyses ont été effectuées sur des « échantillons biologiques » qu’elle a réussi à récupérer après le décès de son mari, survenu en février 2024 dans des conditions déjà considérées comme suspectes par la communauté internationale.
Un décès aux circonstances troublantes
Alexeï Navalny, figure emblématique de l’opposition russe et critique acerbe du régime de Vladimir Poutine, est mort dans une prison de l’Arctique où il purgeait une peine de plusieurs années. Son décès avait immédiatement soulevé de nombreuses questions et alimenté les soupçons d’un assassinat orchestré par les autorités russes. L’opposant de 47 ans était déjà la cible de multiples persécutions judiciaires et avait survécu à une tentative d’empoisonnement au Novitchok en 2020, un agent neurotoxique développé en Union soviétique.
Un parcours marqué par les persécutions
Alexeï Navalny s’était imposé comme l’un des principaux adversaires politiques de Poutine, menant des enquêtes sur la corruption au sein du pouvoir russe et organisant des manifestations d’envergure. Ses investigations, notamment sur les richesses présumées du président russe, lui avaient valu une notoriété internationale mais aussi de lourdes représailles. Après l’attentat de 2020, il avait été soigné en Allemagne avant de retourner en Russie, où il avait été immédiatement arrêté.

L’opposant russe emprisonné Alexei Navalny sur un écran via une liaison vidéo depuis la colonie pénitentiaire IK-3 au-dessus du cercle arctique, le 11 janvier 2024. (VERA SAVINA/AFP via Getty Images)
Des implications géopolitiques majeures
Ces nouvelles révélations risquent d’aggraver encore les tensions entre la Russie et l’Occident. Si elles se confirment, elles constitueraient une preuve supplémentaire de l’élimination systématique des opposants au régime de Poutine. La communauté internationale avait déjà imposé des sanctions à la Russie suite au premier empoisonnement de Navalny et à sa mort en détention.
L’héritage d’Alexeï Navalny se poursuit
Ioulia Navalnaïa, qui a pris le relais du combat de son mari depuis sa mort, continue de dénoncer les pratiques du régime russe. Ses déclarations s’inscrivent dans une démarche plus large visant à maintenir vivante l’opposition politique russe malgré la répression croissante. Ces nouvelles preuves scientifiques pourraient renforcer les appels à une enquête internationale approfondie sur les circonstances exactes du décès de l’une des figures les plus emblématiques de l’opposition démocratique russe.
L’affaire Navalny continue ainsi de cristalliser les tensions autour de la situation des droits humains en Russie et de l’élimination présumée des voix dissidentes.
Avec AFP

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