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La Première ministre italienne Giorgia Meloni espère un virage conservateur en France

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Le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le 18 septembre 2025.

Photo: JOHANN GRODER/EXPA/APA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni ne mâche pas ses mots. Dans une intervention vidéo diffusée samedi lors d’un événement parisien, la dirigeante d’extrême droite a lancé un appel sans équivoque : l’Europe a besoin de davantage de « gouvernements conservateurs ».
Son message, adressé en français aux participants de l’événement « En Europe, la droite qui gagne » organisé par l’eurodéputée Marion Maréchal, résonne comme un véritable manifeste politique. « Nous avons besoin de beaucoup plus de gouvernements conservateurs à nos côtés », a martelé Mme Meloni, ne cachant pas ses ambitions continentales. Pour elle, la France représente un enjeu stratégique majeur dans cette bataille idéologique européenne.
La France dans le viseur de Rome
L’instabilité politique française n’échappe pas à l’attention de la dirigeante italienne. Face aux turbulences que traverse l’Hexagone, Giorgia Meloni y voit une opportunité historique pour les forces conservatrices. « J’espère qu’un jour cela pourra aussi arriver en France, pour offrir une alternative gouvernementale forte et crédible à des millions de Français », a-t-elle déclaré, esquissant clairement sa vision géopolitique.
Cette déclaration intervient dans un contexte où la France peine à stabiliser son paysage politique, offrant potentiellement un terrain fertile aux mouvements de droite radicale européens.
L’Italie comme modèle de réussite conservatrice
Depuis près de trois ans au pouvoir, Giorgia Meloni brandit fièrement le bilan de son gouvernement ultraconservateur comme preuve de la viabilité politique de l’extrême droite. « En Italie nous avons démontré que la droite est capable de gagner les élections mais surtout de gouverner », a-t-elle souligné avec assurance.
La Première ministre n’hésite pas à revendiquer sa longévité politique : elle se dit « fière de présider ce qui s’apprête à devenir le troisième gouvernement le plus durable de la République italienne ». Un argument de poids dans un pays traditionnellement marqué par l’instabilité gouvernementale.
Des résultats économiques mis en avant
L’argumentaire de Giorgia Meloni s’appuie également sur les performances économiques italiennes. L’agence de notation Fitch ayant relevé vendredi la note souveraine du pays, la dirigeante y puise une légitimité supplémentaire pour promouvoir son modèle politique.
Elle se félicite d’avoir replacé l’Italie « au centre de la scène internationale », transformant une nation longtemps perçue comme fragile en acteur influent du concert européen.
Une vision radicale pour transformer l’Union européenne
Au-delà des succès nationaux, Giorgia Meloni porte une ambition transformatrice pour l’ensemble de l’Union européenne. « Nous essayons aussi de changer l’Europe », a-t-elle annoncé, dévoilant sa feuille de route institutionnelle.
Son projet européen se décline en plusieurs axes : une UE « moins bureaucratique et plus souveraine », prônant « l’unité des droites et du centre droit ». Cette vision s’accompagne d’un retour aux « valeurs » traditionnelles que sont la « famille », la « religion » et l' »identité ».
Une alliance européenne structurée
Cette stratégie s’inscrit dans un cadre institutionnel précis. Le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, comme celui de Marion Maréchal, appartiennent au groupe Conservateurs et réformistes européens (CRE) au Parlement européen. Cette alliance d’extrême droite constitue la colonne vertébrale du projet politique continental défendu par la Première ministre italienne.
L’intervention de Giorgia Meloni révèle ainsi une stratégie coordonnée des mouvements conservateurs européens, avec l’Italie en tête de pont d’une offensive idéologique visant à redéfinir les équilibres politiques continentaux.
Avec l’AFP