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La nouvelle politique de Meta est-elle illégale ?

La Commission européenne enquête sur Meta pour son accès à l’IA de WhatsApp

La Commission européenne poursuit la société mère Meta pour les fonctionnalités d'IA de WhatsApp. La question est de savoir si Meta, en modifiant ses conditions générales, autorise uniquement son propre assistant IA sur WhatsApp et en interdit l'accès à d'autres fournisseurs.

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Photo: de LIONEL BONAVENTURE/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

La Commission européenne a ouvert une enquête formelle pour examiner si la nouvelle politique de Meta concernant l’accès des fournisseurs d’IA à WhatsApp enfreint les règles de concurrence de l’UE, a annoncé l’autorité basée à Bruxelles.
Selon la Commission, les autorités de la concurrence estiment que Meta, en modifiant ses conditions générales d’utilisation, autorise uniquement son propre assistant IA sur WhatsApp et bloque l’accès aux autres fournisseurs. Elles envisagent désormais d’enquêter afin de déterminer si Meta enfreint ainsi les règles de concurrence de l’UE.

Contactez le service client via WhatsApp

La plupart des utilisateurs connaissent WhatsApp comme un service de messagerie pour discuter en privé avec leurs proches. Cependant, les entreprises utilisent désormais également ce service : les consommateurs peuvent contacter le service client via WhatsApp ou même passer commande sur des sites de vente en ligne. Cela se fait généralement grâce à un chatbot doté d’intelligence artificielle qui répond aux questions des clients.
Meta a transformé cela en un modèle économique et perçoit des frais auprès des entreprises. Cependant, selon l’entreprise, un autre phénomène a émergé ces derniers mois. Des fournisseurs d’IA pure qui déploient leurs chatbots généralistes – à l’instar de ChatGPT ou Google Gemini – via le service WhatsApp, tirant ainsi parti de la portée et des serveurs de Meta.
Cette utilisation est contraire aux principes de la société mère de WhatsApp, qui a intégré son propre chatbot IA à l’application. Par conséquent, en octobre, Meta a modifié les conditions d’utilisation des fonctionnalités professionnelles de WhatsApp, excluant toutes les entreprises dont l’activité principale repose sur l’intelligence artificielle.
Une période de transition jusqu’à mi-janvier s’applique aux entreprises qui utilisent déjà cette fonction.

Meta enfreint-elle les règles de l’UE ?

La Commission européenne soupçonne désormais Meta d’enfreindre les règles européennes de concurrence. En effet, son propre chatbot restera disponible sur WhatsApp comme seul assistant IA généraliste.
La Commission a déclaré que cela pourrait conférer à l’entreprise américaine un avantage concurrentiel indu face à ses nouveaux rivaux. Bruxelles souhaite « empêcher les leaders dominants du marché numérique d’abuser de leur position dominante pour évincer les concurrents innovants », a expliqué Teresa Ribera, commissaire européenne à la concurrence.

Que dit Meta à ce sujet ?

Meta a rejeté les soupçons de la Commission européenne, les qualifiant d’« infondés ». Un porte-parole de WhatsApp a déclaré que les systèmes de WhatsApp « ne sont pas conçus pour supporter une telle charge », en référence aux chatbots en général.
Les consommateurs ne sont pas non plus dépendants de WhatsApp pour accéder aux assistants IA concurrents : il existe des applications dédiées, des services de messagerie et des moteurs de recherche pour cela.
L’enquête lancée aujourd’hui ne comporte pas de date limite. Si les allégations de la Commission européenne sont confirmées, elle pourra infliger une amende à Meta.
Dans une autre affaire, Bruxelles a déjà infligé en avril une amende de 200 millions d’euros à Meta pour des infractions au droit de la concurrence sur ses plateformes Instagram et Facebook.
Des enquêtes sont en cours en Italie concernant l’assistant IA de Meta. Les autorités italiennes de la concurrence accusent l’entreprise d’imposer sa fonction d’IA aux utilisateurs de WhatsApp sans leur permettre de la désactiver. Ces enquêtes sont distinctes de la procédure engagée devant la Commission européenne.