Ivan Velikanov, célèbre chef d’orchestre russe, suspendu pour avoir dit « non à la guerre » par la musique
Photo: facebook.com/ivan.velikanov.3
Ivan Velikanov, le célèbre chef d’orchestre russe né en France, qui dirigeait une représentation des Noces de Figaro le 25 février à Nijni-Novgorod, ville située à 400 km au nord-est de Moscou, a été suspendu par les autorités russes, pour avoir dit « non à la guerre » et joué l’Hymne à la Joie de Beethoven.
Le chef d’orchestre russe qui a été interdit de diriger les Noces de Figaro à Nijni-Novgorod, ville du Nord-est de la Russie, a déclaré sur France Musique avoir agi ainsi car « il faut stopper la peur ».
Un geste fort, une détermination, du courage
Le 24 février, date du début de l’invasion russe en Ukraine, la représentation des Noces de Figaro interprétée par Ivan Velikanov, se jouait à Nijni-Novgorod. Le chef d’orchestre constate qu’il y a dans la salle un silence inhabituel.
Le lendemain, le 25 février au soir, Ivan Velikanov prend la parole avant la représentation et déclare aux spectateurs : « Nous, les artistes, sommes contre la guerre ». Et c’est alors qu’il jouera avant le concert l’Hymne à la joie.
« C’est inhabituel pour un chef d’orchestre de prendre la parole avant un concert, mais j’ai pensé que c’était nécessaire », déclare-t-il à France Musique. « Nous sommes musiciens, nous devons dire les choses avec la musique. »
L’artiste suspendu
Après ce geste symbolique, dès le 1er mars, Ivan Velikanov est suspendu pour cette représentation des Noces de Figaro et immédiatement remplacé. Cette décision a été prise sous l’influence d’un membre du gouvernement, selon l’artiste.
Quinze jours après sa suspension, Yvan Velikanov n’a pas reçu de sanction. Il continue à jouer dans d’autres représentations, en particulier au théâtre Bolchoï. Il dit ne pas regretter son geste et affirme à France Musique : « Quand des choses absurdes se passent, nous devons stopper la peur. Soit on quitte le pays, soit on continue à vivre normalement, ce qui inclut le fait de s’exprimer normalement. Je ne dis pas que tout le monde doit montrer sa position, je ne suis d’ailleurs pas le plus actif. Mais j’ai agi pour la paix. »
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