Hors Normes- une étincelle d’espoir


© Carole Bethuel – Quad – Ten Cinema
Bruno et Malik s’occupent depuis 20 ans des enfants et adolescents autistes qui ne rentrent dans aucune des cases prévues par les institutions souvent déjà débordées et qui n’ont personne pour s’occuper d’eux, des familles au bord de l’écroulement, et donc des instituts surchargés et surtout la plupart du temps, inadaptés. Pour cela le tandem a recours à des moyens qui ne répondent pas toujours aux réglementations : des appartements surpeuplés, des appartements de nuits, des moniteurs qui n’ont pas fini leur formation etc. L’inspection veut fermer leur structure car tout est « hors normes ». Mais dans ce cas-là c’est la transgression qui permettra de poser les bonnes questions, d’ouvrir les bonnes portes et pour finalement de redéfinir les normes.
Tout a commencé il y a 20 ans quand Éric Toledano était directeur de colonies des vacances. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré pour la première fois Stéphane Benhamou, le créateur de l’association «Le Silence des Justes», spécialisée dans l’accueil et l’insertion des enfants et adolescents autistes. Plus tard les deux réalisateurs l’ont rencontré quand Benhamou travaillait avec Daoud Tatou. Ce dernier est le directeur du Relais IDF, une association qui prend en charge de jeunes autistes mais travaille également sur la réinsertion sociale et professionnelle des jeunes des quartiers difficiles. Les deux réalisateurs ont tout de suite été touchés. Au fil des années et depuis la première rencontre, le film est devenu une nécessité pour Éric Toledano et Olivier Nakache. C’est d’ailleurs cette même rencontre qui avait inspiré leur blockbuster Intouchables.

© Carole Bethuel – Quad – Ten Cinema

© Carole Bethuel – Quad – Ten Cinema
Mais contrairement à Ken Loach qui pousse un cri de désespoir et prône la lutte des classes, le duo Nakash-Toledano fait naître en nous la compassion, en nous donnant à voir la fragilité des uns et des autres, faisant ainsi fondre les murs d’incompréhension et d’intolérance qui cloisonnent la société. Plus qu’un cri de désespoir contre les insuffisances de la société, le film est un appel aux initiatives peu communes qui servent d’exemple et qui mènent au changement.
Les dialogues sont justes et ne manquent pas d’humour.
Le casting est aussi réussi que les dialogues. Il est à la fois surprenant et rafraichissant de voir Vincent Cassel entrer dans les chaussures de ce juif religieux qui s’occupe des enfants autistes, avec toujours des mots doux et réconfortants sur les lèvres, un peu timide, et à qui on essaie à tout prix de coller une femme pour un mariage arrangé.

© Carole Bethuel – Quad – Ten Cinema
Espérons que cette belle initiative amènera une amélioration pour toutes ces familles en souffrances.
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