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Dominique de Villepin après la condamnation de Nicolas Sarkozy : « critiquer la justice menace notre démocratie »

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Dominique de Villepin à Paris, le 4 avril 2025.

Photo: JOEL SAGET/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Dominique de Villepin n’a pas mâché ses mots dimanche lors de son intervention sur RTL. L’ancien chef du gouvernement a lancé un avertissement ferme concernant les remises en question de l’institution judiciaire qui ont fleuri suite au verdict rendu contre Nicolas Sarkozy. Pour lui, ces contestations représentent une menace sérieuse pour l’équilibre démocratique français.
Tout en précisant à plusieurs reprises qu’il ne souhaitait pas commenter le fond de la décision judiciaire, l’ancien Premier ministre a vivement critiqué les attaques lancées par plusieurs figures politiques de droite et d’extrême droite contre les magistrats. Ces réactions hostiles, survenues immédiatement après la condamnation prononcée jeudi dernier, ont particulièrement retenu son attention.
« Une ligne rouge totalement inacceptable »
« S’interroger sur une décision relève du débat légitime, mais contester l’indépendance des tribunaux et dénigrer l’autorité judiciaire franchit une ligne rouge totalement inacceptable », a martelé Dominique de Villepin. Cette distinction apparaît cruciale pour l’ancien bras droit de Jacques Chirac, qui observe avec inquiétude la multiplication des critiques virulentes.
L’État de droit en ligne de mire
L’ancien locataire de Matignon, dont les ambitions pour l’élection présidentielle de 2027 ne sont un secret pour personne, a insisté sur la nécessité d’une vigilance accrue. Selon lui, laisser prospérer ces attaques risquerait de fragiliser durablement les fondements institutionnels du pays. « Notre exigence doit être maximale pour empêcher que ces critiques n’ouvrent une brèche dans notre système institutionnel et notre État de droit », a-t-il souligné avec gravité.
Des accusations de complot et d’impartialité
Les déclarations incendiaires n’ont pas manqué après le verdict. Nicolas Sarkozy lui-même a évoqué dans la presse l’existence d’un « complot » et accusé le système judiciaire d’avoir « violé toutes les limites de l’État de droit ». Ces propos ont été relayés et amplifiés par de nombreux responsables politiques, notamment à droite et à l’extrême droite. Marine Le Pen a notamment rejoint le concert de critiques en mettant en doute l’impartialité des juges ayant statué dans cette affaire.
Pour rappel, le tribunal correctionnel parisien a infligé jeudi à Nicolas Sarkozy une peine de cinq ans de prison ferme avec incarcération effective. Cette condamnation intervient dans le cadre du dossier dit « des financements libyens », où il est reproché à l’ancien président d’avoir toléré que ses plus proches collaborateurs sollicitent le régime de Mouammar Kadhafi pour obtenir des fonds destinés à sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.
 Une rivalité féroce avec Nicolas Sarkozy
Les magistrats ont particulièrement pointé du doigt les « rencontres occultes » organisées fin 2005 entre Claude Guéant, Brice Hortefeux et un haut responsable libyen. Selon le tribunal, ces contacts secrets s’expliquent uniquement par « la nécessité urgente d’obtenir des financements ». À cette époque, Nicolas Sarkozy n’avait aucune garantie d’obtenir l’investiture de son parti, notamment en raison de sa rivalité féroce avec Dominique de Villepin, et ne pouvait donc compter sur le soutien financier traditionnel de sa formation politique.
Avec AFP