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Bélarus : les événements depuis la réélection contestée de Loukachenko

Arrestations d'opposants, trio féminin défiant l’inamovible Alexandre Loukachenko, foules inédites dans les rues: la présidentielle au Bélarus, qui s'est achevée lundi par la victoire contestée du président sortant, s'est révélée hors du commun.

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-La police anti-émeute utilise un canon à eau contre les manifestants après la clôture du scrutin lors de l'élection présidentielle en Biélorussie, à Minsk, le 9 août 2020. Photo de Siarhei LESKIEC / AFP via Getty Images.

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Durée de lecture: 6 Min.

Réélection contestée d’Alexandre Loukachenko pour un sixième mandat, manifestations réprimées dans la violence, opposante réfugiée en Lituanie … Voici le film des événements depuis dimanche au Bélarus.

Le dimanche 9 août, le président Alexandre Loukachenko, 65 ans, qui dirige cette ex-république soviétique d’une main de fer depuis 1994, brigue un 6e mandat. Son principal adversaire est une novice en politique, Svetlana Tikhanovskaïa, 37 ans, devenue l’égérie de l’opposition après avoir remplacé au pied levé son époux, le vidéoblogueur Sergueï Tikhanovski, arrêté le 29 mai.

La majorité est avec nous

Dans la soirée, un sondage officiel donne le président sortant largement en tête avec près de 80% des voix. Svetlana Tikhanovskaïa réfute ces estimations. « La majorité est avec nous », affirme-t-elle.
Dans la nuit, des manifestations antigouvernementales à travers le pays sont violemment réprimées, 3.000 manifestants sont arrêtés et des dizaines de personnes blessées.

-La candidate à la présidentielle Svetlana Tikhanovskaya se rend voter dans un bureau lors de l’élection présidentielle à Minsk le 9 août 2020. Photo de Sergei GAPON / AFP via Getty Images.

Le lundi 10 au matin, les premiers résultats officiels donnent Alexandre Loukachenko vainqueur avec 80% environ des voix, loin devant Svetlana Tikhanovskaïa créditée de quelque 10%. Cette dernière revendique la victoire et demande à Alexandre Loukachenko de « céder le pouvoir ».

l’Union européenne met en doute l’honnêteté du scrutin

La Russie, la Chine et le Venezuela saluent la réélection du chef de l’Etat sortant, mais de nombreux autres pays et l’Union européenne mettent en doute l’honnêteté du scrutin et condamnent la répression des manifestations d’opposants.
Pour la deuxième soirée consécutive, des manifestations sont dispersées par la police à Minsk et dans d’autres villes, avec 2.000 arrestations.

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Un manifestant est tué par un engin explosif qu’il s’apprêtait à lancer sur les forces de l’ordre et qui a explosé dans ses mains, selon la police.
Svetlana Tikhanovskaïa ne participe pas aux rassemblements pour, selon son entourage, éviter les « provocations ».

Tikhanovskaïa quitte son pays pour la Lituanie

L’opposante déclare mardi dans une vidéo avoir pris la « décision difficile » de quitter son pays pour la Lituanie, confirmant une annonce de Vilnius. « Je sais que beaucoup me condamneront, beaucoup me comprendront, beaucoup me haïront », déclare-t-elle, évoquant ses deux enfants, déjà à l’étranger de crainte de pressions du pouvoir.

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La Pologne se dit prête à entamer une médiation entre le président Loukachenko et l’opposition.
L’agence de presse étatique bélarusse Belta diffuse une vidéo de Svetlana Tikhanovskaïa dans laquelle on peut la voir en train de lire d’une voix monocorde un texte appelant au « respect de la loi » et à ne pas « descendre dans la rue ». Ses soutiens affirment que l’enregistrement a été réalisé « sous la pression », probablement lundi soir, lorsque l’opposante a été retenue plusieurs heures au siège de la Commission électorale.
L’Union européenne dénonce une élection « ni libre ni équitable », exige la fin de la répression et menace de ré-imposer des sanctions au Bélarus.

La nuit de mardi à mercredi mille personnes arrêtées

De nouvelles manifestations ont lieu dans la nuit de mardi à mercredi, encore une fois violemment dispersées. Selon les autorités, les contestataires sont moins nombreux. Environ mille personnes sont arrêtées.

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La police dit avoir tiré avec des armes à feu sur des manifestants « agressifs » à Brest, dans le sud du Bélarus, blessant une personne.
Une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’UE est annoncée pour vendredi, en vue notamment de discuter de la situation dans ce pays.
De Prague, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo appelle le régime à ne pas recourir à la force. « Nous voulons que le peuple bélarusse jouisse des libertés qu’il réclame », déclare-t-il.
A la mi-journée mercredi, des dizaines de femmes, vêtues de blanc et tenant des fleurs, ont formé une chaîne humaine à Minsk pour dénoncer les violences policières.