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Les trois religieuses rebelles

Autriche : victoire pour les trois religieuses rebelles qui pourront rester au couvent

L'Église autrichienne a finalement cédé face à la détermination de trois religieuses qui avaient défié leur hiérarchie. Après avoir quitté sans autorisation leur maison de retraite en septembre dernier pour regagner leur couvent d'origine, sœurs Rita, Regina et Bernadette peuvent désormais y demeurer officiellement. Une décision rendue publique vendredi par les autorités ecclésiastiques locales.

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Les sœurs Rita (à dr.), Regina (à g.), Bernadette (ctre), célèbrent une messe avec plus d’une douzaine de partisans et d’anciennes étudiantes, à la chapelle du couvent du château Goldenstein, dans la municipalité d’Elsbethen, au sud de la ville de Salzbourg, en Autriche le 20 septembre 2025.

Photo: JOE KLAMAR/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le prévôt Markus Grasl, leur supérieur hiérarchique, a confirmé cet arrangement dans un communiqué officiel. La solution négociée permet aux trois femmes de résider au monastère et de poursuivre leur cheminement spirituel pour une durée indéterminée. À 82, 86 et 88 ans respectivement, ces religieuses avaient créé un véritable scandale médiatique en s’échappant de leur établissement d’accueil.

Le retour controversé au château de Goldenstein

Les trois sœurs n’avaient jamais accepté leur transfert forcé, intervenu fin 2023, vers une structure adaptée aux personnes âgées. Selon leurs déclarations, elles avaient été contraintes de quitter le couvent du château de Goldenstein, situé à Elsbethen dans la région de Salzbourg. Leur fuite spectaculaire avait capté l’attention des médias autrichiens et au-delà.
Le bâtiment historique qui abrite le couvent fera l’objet de travaux de rénovation partielle pour améliorer leurs conditions de vie. L’élan de solidarité qu’elles ont suscité s’est traduit par de nombreux dons financiers provenant de sympathisants. Ces sommes seront désormais gérées par une association dédiée.

Un compromis assorti de conditions strictes

Si les religieuses ont obtenu satisfaction, leur hiérarchie n’a pas capitulé sans imposer des exigences fermes. L’Église, qui avait initialement dénoncé une transgression manifeste du vœu d’obéissance, a établi des règles précises pour encadrer ce retour au monastère.
Les trois femmes bénéficieront d’un suivi médical approprié, d’une assistance quotidienne à domicile et de la présence régulière d’un prêtre pour leur accompagnement spirituel. Toutefois, une chambre restera réservée à leur nom dans une résidence médicalisée voisine. En cas de détérioration significative de leur état de santé, elles devront obligatoirement rejoindre cet établissement sans possibilité de refus.

La fin d’une présence médiatique retentissante

L’autre contrepartie majeure concerne leur visibilité publique. Les trois religieuses devront cesser toute activité sur les plateformes numériques. Leurs partisans avaient régulièrement publié des vidéos relatant leur combat, accumulant des dizaines de milliers de vues et transformant ces femmes âgées en véritables figures populaires.
Cette notoriété soudaine a toutefois créé des complications pour l’institution catholique autrichienne. Les autorités régionales ont notamment réclamé au prévôt Grasl le remboursement de prestations sociales perçues indûment pour les trois religieuses, un montant s’élevant à 64 000 euros selon la chaîne publique ORF.

L’appel à la miséricorde du prévôt

Dans sa déclaration finale, le prévôt Markus Grasl a choisi d’invoquer la charité chrétienne. Il reconnaît que certains comportements des sœurs et les rumeurs véhiculées dans les médias à son encontre auraient pu justifier une position plus intransigeante. Néanmoins, il affirme que le principe fondamental de miséricorde, au cœur du message évangélique, a guidé sa décision.
Cette affaire illustre les tensions qui peuvent surgir entre tradition religieuse et aspirations individuelles, même au sein des communautés monastiques. Le dénouement, bien que conditionnel, représente un compromis rare où la détermination de trois femmes âgées a finalement infléchi la position d’une institution séculaire.
Avec AFP