Crise diplomatique entre Tokyo et Pékin
Crise diplomatique majeure entre Tokyo et Pékin après des menaces de décapitation postées par un diplomate chinois
Les relations sino-japonaises ont atteint un point de rupture ce lundi, après qu'un consul chinois en poste à Osaka a publié sur X des menaces explicites de décapitation. Xue Jian, représentant de la République populaire à Osaka, a posté samedi un message particulièrement violent promettant de "couper cette sale tête sans la moindre hésitation".

La Première ministre japonaise Sanae Takaichi répond aux questions à la Chambre des représentants de la Diète nationale à Tokyo, le 4 novembre 2025.
Photo: KAZUHIRO NOGI/AFP via Getty Images
Bien que le message ait été rapidement supprimé, le mal était fait. Le diplomate interrogeait de manière provocante : « Êtes-vous prêt pour cela ? », sans mentionner directement sa cible mais en partageant un article évoquant les récentes déclarations de Sanae Takaichi, la nouvelle Première ministre japonaise.
Les déclarations qui ont mis le feu aux poudres
Le vendredi précédent, lors d’une intervention parlementaire cruciale, Mme Takaichi a abordé frontalement la question taïwanaise. Cette figure politique réputée pour ses positions fermes envers la Chine a affirmé que le Japon pourrait déployer ses forces armées pour protéger Taïwan en cas d’agression militaire. S’appuyant sur le principe de « légitime défense collective » inscrit dans la législation depuis 2015, la dirigeante japonaise a averti que toute opération militaire chinoise contre l’île pourrait représenter une menace directe pour la sécurité nationale japonaise.
« Si une crise à Taïwan entraîne le déploiement de bâtiments de guerre et l’usage de la force, cela constituerait inévitablement un danger existentiel pour le Japon », a martelé la Première ministre conservatrice, en fonction depuis le 21 octobre dernier.
Tokyo hausse le ton face à Pékin
La réaction du gouvernement japonais ne s’est pas fait attendre. Minoru Kihara, porte-parole officiel de l’exécutif, a qualifié lundi les propos du consul de « totalement inappropriés ». Les autorités nippones ont immédiatement formulé une protestation énergique auprès de Pékin, réclamant le retrait immédiat de la publication incendiaire. Le porte-parole a également révélé que d’autres commentaires déplacés attribués au même diplomate avaient été identifiés.
Face à cette polémique, Sanae Takaichi a maintenu fermement sa position lors d’une allocution parlementaire lundi. La cheffe du gouvernement a réaffirmé que ses propos reflétaient fidèlement la doctrine officielle japonaise, tout en annonçant qu’elle éviterait dorénavant d’évoquer publiquement des scénarios militaires spécifiques.
La Chine campe sur ses positions
Du côté chinois, aucune excuse n’a été formulée concernant les menaces du consul. Le ministère des Affaires étrangères s’est contenté de répéter la position traditionnelle de Pékin selon laquelle Taïwan constitue « une partie intégrante et indivisible du territoire chinois ». Lin Jian, porte-parole diplomatique, a profité de cette crise pour exiger que le Japon « médite sur sa responsabilité historique concernant Taïwan » et cesse immédiatement de soutenir les mouvements indépendantistes taïwanais.
Un contexte juridique complexe
Cette escalade verbale met en lumière les tensions autour de l’interprétation de la législation de 2015 sur la défense collective, adoptée malgré une opposition publique significative. Ce texte autorise théoriquement les forces d’autodéfense japonaises à intervenir militairement aux côtés d’un pays allié si la survie du Japon est clairement menacée. Cette disposition marque une évolution majeure par rapport à la Constitution pacifiste d’après-guerre qui prohibe strictement l’emploi de la force militaire dans les conflits internationaux, sauf pour l’autodéfense directe du territoire national.
Avec AFP

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