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Les politiciens ont eux aussi le droit de faire oublier leur tweet sur le réseau social

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Le compte Twitter du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, le 26 Mars 2014 à Istanbul. Ce 21 août, le réseau social a désactivé plusieurs sites qui archivaient les tweets écrits puis supprimés par des politiciens et des diplomates du monde entier.

Photo: Bulent Kilic/AFP/Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le réseau social Twitter a bloqué certains sites qui archivaient les tweets supprimés de politiciens et diplomates du monde entier. Ce vendredi 21 août, la Fondation Open State (OSF) affirme que Twitter a désactivé les droits d’accès aux API de Politwoops et Diplowoops (dirigés par le réseaux social). Et ce, afin de protéger la vie privée de ses utilisateurs.
Twitter interroge : « imaginez à quel point ce serait stressant — voire terrifiant — si un tweet devenait immuable et irrévocable. Aucun utilisateur ne mérite plus cette possibilité qu’un autre. En effet, la suppression d’un tweet est une expression du choix de l’utilisateur ». Au mois de mai dernier, Twitter avait déjà fermé la filiale américaine de Politwoops. Cet vendredi, c’était le tour des sites qui couvraient les 30 pays restants sur les cinq continents, dont l’Argentine, le Canada, la Croatie, l’Inde, la Turquie, le Vatican, ainsi que dans l’Union européenne.
Dans un communiqué, Arjan El Fassed, le directeur de l’OSF a répondu à Twitter : « ce que les politiciens élus expriment publiquement est d’ordre public. Même lorsque les tweets sont supprimés, cela fait partie de l’histoire parlementaire ».
Twitter ne l’entend pas de cette oreille : le réseau social a fait savoir que sa décision était définitive. Elle est le fruit d’une « délibération interne réfléchie et d’un examen attentif de plusieurs facteurs ».
L’utopie d’un Internet qui servirait d’archive immuable a été ébréchée sur plusieurs fronts, et pas uniquement par des entreprises privées comme Twitter et snapchat. Le droit à l’oubli exigé par l’Union européenne oblige Google et les autres moteurs de recherche à effacer des résultats de recherche ainsi que tout lien vers des pages internet qui contiennent des informations portant atteinte à une personne, si celle ci en formule la demande. Cette injonction est souvent utilisée pour effacer des informations relatives à des actes criminelles ou à des échecs passés.
Google a été contraint d’appliquer la politique du droit à l’oubli en 2014 après avoir perdu une longue bataille juridique contre un internaute espagnol. Ce dernier exigeait de Google Espagne la suppression des articles parus sur ses dettes. Par ricochet, les résidents de l’Union européenne peuvent demander le déréférencement des pages Web potentiellement diffamatoires des versions européennes du moteur de recherche Google, en soumettant un simple formulaire.