Folie immobilière en Chine : tout n’est pas noir

Un ouvrier de construction sur le toit de l'hôtel Wuhan Wanda Reign dans la province du Hubei au centre de la Chine, le 27 août 2013.
Photo: STR / AFP / Getty Images
En août dernier, les Chinois ont emprunté près de 100 milliards de dollars pour l’immobilier seulement. Environ 70 % des nouveaux prêts sont des prêts hypothécaires. Au cours de cette année, les prix des logements à Shenzhen et Shanghai ont augmenté de plus de 30 %, et la plupart des analystes prévoient l’éclatement de la seconde bulle immobilière chinoise après celle du 2014.
Le prix moyen de l’immobilier dans 100 villes chinoises

L’acquisition immobilière financée par l’épargne/La part des acquisitions financées par des prêts hypothécaires
D’après elle, les Chinois ont raison d’utiliser leur épargne de 9 000 milliards de dollars pour acheter des logements, bien que certains de ces derniers restent inoccupés. Même si les Chinoise essayent de sortir du pays une partie de leur argent pour acheter des biens immobiliers à Londres, Sydney et New York, les contrôles stricts des capitaux empêchent encore de le faire à la plupart des Chinois ordinaires.
Depuis la mi-2015, le marché boursier chinois ne représente plus une bonne alternative pour les investissements, tandis que l’épargne bancaire se caractérise par un taux d’intérêt très bas et souvent négatifs en termes réels. En outre, les Chinois aiment bien acheter tout ce qui monte, que ce soit des actions ou le bitcoin.
« L’endettement des ménages reste très faible par rapport aux normes mondiales et les exigences strictes de paiement… Il faudrait avoir une baisse importante des prix avant que les propriétaires des logements ne soient gravement affectés », a écrit dans une note aux clients la société de recherche Capital Economics.
Nouvel essor
Diana Choyleva attire attention sur le fait que la directive du régime chinois autorisant aux travailleurs migrants venant de la campagne à s’installer dans les villes fait partie de l’assouplissement du système rigide d’enregistrement de ménages – hukou » en chinois.
« Dans le passé, les migrants n’étaient pas intéressés pour s’installer, car ils étaient privés d’un grand nombre d’avantages de la vie urbaine, comme la protection sociale et l’accès aux écoles. Mais avec l’assouplissement du système d’enregistrement des ménages (hukou), leur attitude change, et la demande en logement abordable, bloquée auparavant, est en train d’être libérée », fait-elle remarquer.
Comme le rapport prix/revenu pour des logements moyens dans des lieux comme Shenzhen approche le niveau de 70, selon une étude effectuée par Longview Economics (il est 16 à Londres), avoir des logements abordables est la clé pour diminuer leur quantité excédentaire. C’est pour cette raison que le Conseil d’État a soutenu la construction de 7,72 millions d’appartements abordables dans des zones urbaines, tandis que les prêts aux projets des logements abordables constituaient 30 % des crédits immobiliers au deuxième trimestre de 2016, selon une étude de l’Institut de la finance internationale.
« Les prix augmentent dans les grandes villes où l’offre excédentaire est beaucoup moins présente ou n’existe pas dans certaines ce ces villes. La partie principale de l’offre excédentaire se retrouve dans les villes de 2e et 3e rangs. Les migrants et les résidents ruraux sont encouragés à y déménager, acheter des logements et devenir propriétaires qui les occupent. La demande d’investissement se concentre dans les grandes villes », a expliqué Diana Choyleva dans un courriel.
Version anglaise : China’s Property Craze: It’s Not All Bad

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