Des dommages sur la coque du submersible ont mené à son implosion près de l’épave du Titanic

La garde côtière américaine a publié des images sous-marines du naufrage du submersible touristique Titan survenu en juin 2023, lors d’une audience consacrée à la catastrophe cette semaine.
Photo: Capture d’écran via NTD
Des dommages sur la coque du Titan ont provoqué l’implosion de l’appareil alors qu’il se trouvait près de l’épave du Titanic en 2023, tuant les cinq passagers à bord, a annoncé le Bureau national de la sécurité des transports (NTSB : National Transportation Safety Board) dans un rapport officiel publié le 15 octobre.
Ce submersible expérimental, construit en 2021 par la société privée OceanGate, participait à une expédition d’exploration de l’épave dans l’Atlantique Nord le 18 juin 2023 lorsque la coque pressurisée a cédé.
« Nous avons déterminé que la cause probable de la défaillance et de l’implosion du Titan réside dans le processus d’ingénierie inadéquat d’OceanGate, qui n’a pas permis d’établir la véritable résistance et durabilité de la coque pressurisée du Titan », écrit l’agence américaine.
Le Titan a perdu contact avec l’équipage de son navire de soutien, le Polar Prince, près de deux heures après le début de sa plongée vers l’épave du Titanic, coulé en 1912.
L’annonce de sa disparition a suscité une attention mondiale alors que le public espérait, pendant plusieurs jours, que les cinq personnes à bord survivraient malgré les réserves limitées d’oxygène.
Les passagers, qui ont chacun payé 250.000 dollars pour observer de près l’épave, étaient le milliardaire Hamish Harding, l’homme d’affaires pakistanais Shahzada Dawood et son fils Suleman, le PDG d’OceanGate Stockton Rush, et Paul-Henri Nargeolet, plongeur français et spécialiste du Titanic.
La Garde côtière américaine a publié des images sous-marines des suites de la catastrophe survenue l’an dernier.
Les derniers restes humains et débris ont été récupérés quatre mois plus tard et transférés au NTSB dans le cadre de l’enquête.
Le sous-marin en fibre de carbone avait déjà été endommagé lors de plongées antérieures à celle du drame, selon le NTSB.
Selon un rapport de la Garde côtière, le Titan a mené 33 plongées lors de deux expéditions vers l’épave du Titanic en 2021 et 2022, dont 13 jusqu’à la profondeur du site sur le plancher océanique.
Les enquêteurs fédéraux estiment que le submersible aurait été endommagé après avoir refait surface au terme de sa 80ème plongée. Le rapport du NTSB décrit les dommages comme une « délamination », une séparation des couches de matériau composite en fibre de carbone de la coque.
Deux plongées plus tard, l’appareil a subi d’autres dégâts, dont l’origine reste inconnue selon le rapport. À sa 88ème plongée, ces dommages ont débouché sur une « défaillance locale par flambage », qui a provoqué l’effondrement de la coque et son implosion.
Le NTSB a conclu que le processus d’ingénierie appliqué par OceanGate pour le Titan était « insuffisant, aboutissant à la construction d’une coque composite en fibre de carbone présentant de multiples anomalies et ne répondant pas aux exigences minimales de solidité et de durabilité ».
Les enquêteurs affirment qu’OceanGate n’a pas procédé à des tests suffisants du Titan et ignorait la véritable résistance et durabilité de l’appareil, sans doute nettement inférieures aux objectifs de la société. L’entreprise n’aurait pas non plus anticipé l’impact des changements opérationnels, notamment les conditions de stockage et de remorquage, sur la sécurité et l’intégrité du vaisseau.
Le rapport estime que le Titan aurait dû être immédiatement retiré du service après sa 80ème plongée.
Par ailleurs, le NTSB pointe l’absence de plans d’urgence chez OceanGate.
« Le Titan aurait probablement pu être retrouvé plus rapidement, ce qui aurait épargné du temps et des ressources, même si aucun sauvetage n’était possible dans ce cas », note le rapport.
OceanGate n’a par ailleurs pas informé les équipes de recherche et sauvetage de son expédition prévue, signale le NTSB.
L’agence souligne enfin que les recommandations volontaires et la réglementation existante pour les petits navires américains à passagers ne sont pas adaptées aux coques pressurisées de type Titan destinées à l’occupation humaine (PVHO : Pressure Vessels for Human Occupancy). Des normes internationales garantiraient une cohérence en matière de conception, de construction et d’exploitation partout dans le monde, insiste le NTSB.
L’agence recommande que la Garde côtière américaine crée un panel d’experts pour étudier les opérations actuelles des PVHO et émette des conclusions pour l’industrie. Elle propose aussi que la Garde côtière mette en œuvre une réglementation et actualise les règles de sécurité applicables à ces navires.
Le Titan, évalué à 4,2 millions de dollars, représente une perte totale, tout comme la société et son programme. OceanGate a suspendu toutes ses opérations commerciales et d’exploration peu après la catastrophe et n’a pas repris ses activités à ce jour, si l’on en croit son site internet.
OceanGate n’a pas pu être joint pour commenter le rapport.

Jill McLaughlin est une journaliste primée qui couvre la politique, l'environnement et les questions d'intérêt national. Elle a été reporter et rédactrice pour des journaux de l'Oregon, du Nevada et du Nouveau-Mexique. Jill est née dans le parc national de Yosemite et aime les grands espaces, les voyages, le golf et la randonnée.
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