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Emmanuel Macron veut « mobiliser » plus de jeunes volontaires « en renfort » des armées

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Photo: par SAMEER AL-DOUMY/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Emmanuel Macron a annoncé lundi un projet aux contours flous pour « mobiliser » davantage de jeunes volontaires « en renfort des armées » en cas de besoin, face à une « accélération des périls » depuis la guerre en Ukraine, semblant acter la fin du service national universel (SNU). 
Dans ses traditionnels voeux aux armées, près de Rennes, le chef de l’Etat a insisté sur « l’accumulation des menaces » qui oblige la France à s’adapter. Pour cela, il a lancé aussi une actualisation de la Revue stratégique sur les priorités de la défense française, plaidant parallèlement pour un « réveil stratégique européen ».
« Ne nous leurrons pas », le conflit en Ukraine « ne se terminera pas demain ni après-demain », a lancé le président au moment même où son homologue Donald Trump, qui a promis une fin rapide de cette guerre, était investi aux Etats-Unis.
« Il ne peut pas y avoir de paix et de sécurité en Europe sans les Européens et sans qu’elles ne soient négociées par les Européens », a-t-il averti.
« L’enjeu aujourd’hui, c’est de donner les moyens à l’Ukraine de durer, et d’entrer dans toute future négociation en position de force. L’enjeu demain, quand les hostilités s’arrêteront, sera de donner à l’Ukraine des garanties contre tout retour de la guerre sur son territoire, et des assurances pour notre propre sécurité », a-t-il plaidé.
Proposer un engagement fort
Dans ce contexte nouveau, Emmanuel Macron a dit vouloir « proposer à notre jeunesse un engagement fort » pour lui « donner le choix de servir ».
« Aujourd’hui, nous nous contentons d’un recensement, d’une journée défense et citoyenneté », « c’est trop peu », a-t-il expliqué.
Il a rappelé que mobiliser les jeunes était « l’ambition du SNU », un projet qui lui était cher. Le gouvernement de Gabriel Attal avait lancé il y a un an les travaux pour une généralisation à la rentrée 2026 de ce dispositif destiné aux 15-17 ans.
Mais depuis, la dissolution, l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, et les restrictions budgétaires semblent avoir sonné le glas de cette « ambition ».
Emmanuel Macron le reconnaît presque, sans le dire, ouvrant la voie à un nouveau projet.
Sans « rétablir le service national obligatoire », il a demandé au gouvernement et à l’état-major des armées des propositions d’ici mai pour « permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs ».
La Journée de défense et de citoyenneté sera rénovée
« Nous devrons mieux détecter les volontaires », « les former et être capable de les mobiliser le jour venu », « en renfort des armées en métropole ou ailleurs », a-t-il esquissé. « Après l’armée de métier, c’est la réserve de professionnels qu’il nous faut à présent mobiliser, en appui, en appoint. »
« Pour constituer cette réserve, la Journée de défense et de citoyenneté sera rénovée et redeviendra demain un moment de temps retrouvé avec les armées », a-t-il ajouté. Parmi les 800.000 jeunes qui y passent chaque année, « certains se signaleront et diront qu’ils répondront présents si la Nation les appelle ».
La France vise 210.000 militaires d’active et 80.000 réservistes à l’horizon 2030.
Plus largement, le chef de l’Etat et des armées a donc lancé une nouvelle Revue stratégique. D’ici mai également, le secrétariat général de la Défense et de la sécurité nationale devra lui faire des propositions pour s’adapter aux « périls de l’époque ».
Un réveil stratégique
Comme il le dit depuis des mois, l’Europe a besoin d’un « réveil stratégique », pour faire face « si notre allié américain » se désengage du Vieux Continent, un mouvement qui pourrait s’accélérer drastiquement avec le retour de Donald Trump.
« Notre allié américain affirme que l’on doit dépenser plus » pour la défense au sein de l’Otan, « et il a raison », a-t-il assuré, défendant toutefois les efforts français avec les 413 milliards d’euros de la loi de programmation pour 2024-2030.
Il a prôné une fois de plus « une préférence européenne » dans l’acquisition d’équipements, mais aussi « plus de programmes communs » au sein de l’Union européenne pour concevoir l’armement de demain. « Nous devons toutefois changer d’échelle dans nos montants consacrés à la défense », a-t-il aussi affirmé, évoquant « un mur d’investissement ».
Le président avait choisi de présenter ses voeux à Cesson-Sévigné, qui accueille le Commandement de l’appui terrestre numérique et cyber, pour placer ce rendez-vous annuel sous le signe « de l’innovation » à trois semaines d’un sommet sur l’intelligence artificielle qu’il organise les 10 et 11 février à Paris.