Supprimer l’argent liquide pour lutter contre le narcotrafic, une idée pour « une campagne présidentielle », dit Gérald Darmanin

Le ministre de la Justice, Gerald Darmanin.
Photo: JEAN-FRANCOIS MONIER/AFP via Getty Images
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a évoqué l’idée d’une suppression de l’argent liquide pour lutter contre le narcotrafic, devant une commission d’enquête au Sénat, qui mériterait toutefois selon lui « une longue discussion » avec les Français, « dans une campagne présidentielle par exemple », a-t-il dit vendredi sur RTL.
« J’ai répondu (jeudi) à la question de la commission d’enquête qui consiste à demander ce qu’il faudrait faire pour qu’il n’y ait plus de drogue et de manière générale de délinquance financière autour de la criminalité organisée », a-t-il expliqué sur RTL.
« Et l’une des réponses – ce n’est pas la seule, c’est la diminution très forte, voire la suppression de l’argent liquide pour avoir une traçabilité », selon Gérald Darmanin, qui souligne « qu’on évalue entre 4 et 6 milliards d’euros » l’argent liquide du trafic de drogue chaque année en France, dont seulement « quelques millions d’euros » sont saisis.
L’argent liquide, relève-t-il aussi, « c’est ce qui permet une grande partie du fonctionnement de la criminalité organisée, de la prostitution, du trafic d’être humains ».
« On n’en a pas les moyens politiques »
Supprimer le cash, « des pays l’ont fait », note-t-il : « il y a des pays autour de nous, au Moyen-Orient, en Asie où il n’y a quasiment plus d’argent liquide, où tout se passe par la traçabilité de votre téléphone, de votre carte bleue. »
Mais aujourd’hui en France, « on n’en a pas les moyens politiques », concède Gérald Darmanin.
« Ensuite, il y a une longue discussion évidemment à avoir avec les Français », car l’argent liquide a « les avantages d’une liberté individuelle où l’État ne regarde pas tout à tout moment ».
À ses yeux, « c’est un débat public qu’il faut sans doute poser dans une campagne présidentielle par exemple ». Et, se disant « réaliste », il reconnait qu’« évidemment, il faut pouvoir donner des moyens aux personnes âgées, aux petits commerces de fonctionner. »
« Sujet nouveau »
Le sujet a suscité de nombreux messages d’auditeurs de RTL et des commentaires sur les réseaux sociaux.
La porte-parole du gouvernement Sophie Primas a cantonné vendredi le périmètre des déclarations du ministre: « C’est un sujet nouveau qui a été mis à l’ordre du jour de l’agenda du garde des Sceaux ce matin », mais « il n’est pour l’instant pas inscrit à l’ordre du jour du gouvernement. »
Autre idée pour lutter contre le narcotrafic, la reconnaissance faciale que Gérald Darmanin souhaite mettre en place en France. Il va lancer « un groupe de travail » à ce sujet, a annoncé à l’AFP son entourage vendredi.

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