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PS : victoire serrée pour Olivier Faure mis au défi de rassembler le parti

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Olivier Faure, député Socialistes et apparentés, lève la main lors du débat sur la motion visant à abroger la loi du 14 avril 2023 sur la réforme des retraites, à l’Assemblée nationale, le 5 juin 2025.

Photo: BASTIEN OHIER/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Réélu de justesse à la tête du Parti socialiste, Olivier Faure va devoir s’atteler à la lourde tâche de rassembler le parti, toujours divisé sur la ligne stratégique, et lui permettre de se poser en alternative crédible pour 2027, sur le projet et le candidat.
Le pugilat n’aura finalement pas eu lieu, malgré une bataille de chiffres en début de nuit entre le premier secrétaire sortant et son rival Nicolas Mayer-Rossignol, qui a fait craindre le pire.

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Mais après le souvenir calamiteux du congrès de Marseille en 2023, où les deux hommes qui s’affrontaient déjà s’étaient écharpés en revendiquant chacun la victoire, les deux camps ont eu à cœur de ne pas rejouer le même scénario.
Les deux concurrents se sont vus dans la nuit, et Olivier Faure a finalement été annoncé vainqueur vers 4h00 du matin vendredi, avec 50,9% des voix (résultats encore provisoires, mais qui ne peuvent être inversés), contre 49,1% pour Nicolas Mayer-Rossignol, qui a reconnu sa défaite. Les résultats seront officiellement validés lors d’un congrès à Nancy du 13 au 15 juin.
Olivier Faure a bénéficié d’un report plus favorable d’une partie des électeurs de Boris Vallaud, le troisième homme du congrès, qui n’avait pas donné de consigne de vote mais indiqué qu’il le soutiendrait à titre personnel.

Le président du groupe parlementaire Socialistes et Apparentes Boris Vallaud à l’Hôtel Matignon à Paris le 20 mai 2025. (THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images)

L’invité du 20H de TF1 ce soir
Le premier secrétaire, qui sera l’invité du 20H de TF1 vendredi soir, doit désormais réconcilier un parti divisé sur la ligne stratégique pour la présidentielle. Lui, tout comme Boris Vallaud, prônent une candidature commune de la gauche non-mélenchoniste pour 2027, allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l’ex-député LFI François Ruffin.
Nicolas Mayer-Rossignol défend pour sa part une candidature issue d’« un grand parti Socialiste » (« GPS ») réunissant les socialistes et ceux qui gravitent autour, comme Raphaël Glucksmann ou Bernard Cazeneuve. Pour réconcilier le parti, Boris Vallaud a appelé à un « pacte de gouvernance » rassemblant les trois courants.
Une ouverture mais « sur la base de la ligne qui a gagné le congrès »
Dans le camp d’Olivier Faure, on se dit ouvert à travailler avec « les amis de Boris Vallaud et les amis de Nicolas Mayer-Rossignol », mais « sur la base de la ligne qui a gagné le congrès ». Les discussions vont donc se poursuivre dans les prochaines semaines, jusqu’à la proclamation du secrétariat national (exécutif du parti, ndlr), le 1er juillet.
Une gageure, d’autant que les critiques de Nicolas Mayer-Rossignol ont été particulièrement virulentes à l’encontre d’Olivier Faure, accusé de « gestion clanique » du parti, de manque de travail et d’« ambiguïté » vis-à-vis de La France insoumise.
Le premier secrétaire a assuré, comme ses concurrents, qu’il n’y aurait pas d’accords nationaux avec la formation mélenchoniste pour les prochaines échéances électorales. Mais le PS pourrait à nouveau discuter d’accords « au cas par cas » avec LFI pour contrer le Rassemblement national, a indiqué vendredi matin la maire de Nantes Johanna Rolland, proche d’Olivier Faure.
Une position que partage aussi Nicolas Mayer-Rossignol, assure le camp fauriste, puisque le maire de Rouen avait indiqué ne pas exclure des désistements républicains au profit des Insoumis en cas de risque de victoire du RN.

Nicolas Mayer-Rossignol. (BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images)

Faire émerger un candidat socialiste potentiel pour 2027
Reste ensuite pour Olivier Faure à lancer son parti dans la bataille des municipales – une première salve de chefs de file PS a déjà été désignée dans les villes de plus de 20.000 habitants, une autre le sera début novembre, puis de la présidentielle, en proposant un projet qui puisse installer le PS comme la seule alternative crédible à gauche. Olivier Faure, 56 ans, va devoir donner un nouvel élan alors qu’il dirige le parti depuis 2018. Il a déjà annoncé que les axes programmatiques seraient annoncés lors des journées d’été du parti à Blois fin août, avant la présentation d’un projet fin novembre.
Dans un parti qui compte seulement 40.000 adhérents, et où ses concurrents ont répété à longueur de médias que le PS ne produisait plus d’idées, Olivier Faure devra en outre faire émerger un candidat socialiste potentiel. Beaucoup en interne sont persuadés qu’il se verrait bien endosser le costume, même si lui s’est gardé d’exprimer toute ambition. Tout juste a-t-il concédé que « si je suis la solution, je ne me déroberai pas ». Mais d’autres socialistes sont aussi sur les rangs, comme la présidente d’Occitanie Carole Delga ou le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane. Boris Vallaud, qui a fait émerger pendant la campagne le concept novateur de « démarchandisation » de la société, pourrait aussi prétendre au poste.