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« Diffuser de fausses informations »

La cheffe de l’opposition tunisienne condamnée à douze ans de prison

En Tunisie, les opposants au gouvernement sont de plus en plus nombreux à se retrouver derrière les barreaux. Abir Moussi, critique notoire du président et déjà incarcérée, vient d'écoper d'une peine de prison supplémentaire.

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Des partisans d'Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), manifestent à Tunis le 18 janvier 2025 pour réclamer sa libération. Abir Moussi a été arrêtée le 3 octobre 2023 devant le palais de Carthage où elle s'était rendue pour remettre une requête assermentée au greffe de la présidence.

Photo: : FETHI BELAID/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 2 Min.

Un tribunal tunisien a condamné Abir Moussi, figure de proue de l’opposition, à douze ans de prison, a rapporté vendredi soir l’agence de presse officielle TAP.
La condamnation de Mme Moussi est la dernière d’une série de condamnations de personnalités politiques de l’opposition dans ce pays d’Afrique du Nord bordant la Méditerranée, où le président Kais Saïed gouverne d’une main de plus en plus ferme depuis plusieurs années.

Abir Moussi est déjà derrière les barreaux

Abir Moussi est une critique du président Saïed. La cheffe du Parti Destur libre (PDL) est en détention depuis octobre 2023. Les forces de sécurité avaient arrêté la célèbre opposante politique de haut rang devant le palais présidentiel à Tunis.
Elle a par la suite été condamnée à deux ans de prison suite à des accusations de « diffusion de fausses informations et de rumeurs ».
Son parti avait alors déclaré que Mme Moussi avait voulu enfreindre les décrets électoraux du président. Le verdict de vendredi est lié à cet incident. Un appel est possible.
Récemment, des dizaines de personnalités politiques de l’opposition tunisienne et d’hommes d’affaires ont été condamnés à des peines de prison allant jusqu’à 45 ans dans une affaire distincte pour complot contre la sûreté de l’État.
L’opposition accuse le gouvernement de Kais Saïed d’exercer des pressions sur le pouvoir judiciaire afin de faire taire ses détracteurs.

Les critiques affirment que le président Saïed élargit son pouvoir

Suite aux manifestations de masse de 2011, qui ont renversé le dirigeant alors au pouvoir depuis longtemps, la Tunisie était considérée comme le seul pays de la région à avoir connu une transition progressive vers la démocratie.
Cependant, la politique menée par Kais Saïed ces dernières années a tempéré ces espoirs. Après sa victoire à l’élection présidentielle de 2019, il a entrepris d’étendre son pouvoir à partir de 2021.
Le président tunisien a défendu ses actions en affirmant agir dans le cadre de la loi et lutter contre la corruption.
Des militants des droits humains signalent que des dizaines de figures de l’opposition, dont des activistes, des journalistes et des avocats, ont été arrêtées en Tunisie ces dernières années. L’opposition dénonce des arrestations à motivation politique.