Dermatose : Marine Le Pen appelle à une concertation avec les agriculteurs
Depuis Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Marine Le Pen a appelé vendredi à une concertation « urgente » avec les agriculteurs afin de trouver des alternatives à l’abattage des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire bovine.

Photo: JULIEN DE ROSA / AFP via Getty Images
La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale estime qu’« il existe une solution qui puisse être réfléchie et décidée avec l’ensemble des représentants des agriculteurs, des responsables sanitaires et des membres du gouvernement ».
La députée du Pas-de-Calais s’exprimait en marge de l’inauguration du marché de Noël de sa ville, alors que la tension monte dans le monde agricole.
La colère des éleveurs face à l’abattage
Vendredi, le gouvernement a étendu les zones de vaccination obligatoire contre la dermatose nodulaire bovine dans le Sud-Ouest, face « à la dégradation soudaine de la situation sanitaire ». Il a toutefois maintenu sa politique d’abattage systématique des troupeaux infectés, une mesure vivement dénoncée par de nombreux éleveurs.
« On est face à un phénomène de ras-le-bol », a relevé Marine Le Pen, soulignant que les agriculteurs « ont le sentiment que les décisions leur tombent dessus ». La députée a évoqué, dans le même souffle, les accords commerciaux du Mercosur, la baisse annoncée de la Politique agricole commune (PAC) ou encore la multiplication des normes européennes.
Dans le Sud-Ouest, la contestation prend de l’ampleur. Des agriculteurs en colère ont bloqué vendredi l’autoroute Toulouse-Bayonne pour protester contre les abattages. Le président de la Coordination rurale a appelé à « continuer à manifester » afin d’imposer la « vaccination généralisée » réclamée par son syndicat. La Confédération paysanne, de son côté, a encouragé des « blocages partout ». Plusieurs rassemblements sont déjà annoncés d’ici la fin de la semaine.
Pour Marine Le Pen, ces appels aux blocages « sont probablement la conséquence d’une absence de concertation ». La dirigeante du RN a exhorté le gouvernement à écouter les « propositions » du monde agricole, parmi lesquelles « un confinement extrêmement strict avec une vaccination massive, y compris d’ailleurs des troupeaux alentours ».
La réplique du gouvernement
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a répliqué dans la soirée sur son compte X (ex-Twitter). « Vous affirmez que les agriculteurs n’ont pas été concertés. C’est faux », a-t-elle répondu à la députée du Pas-de-Calais.
La ministre a précisé que, « depuis le début de la crise de la DNC, [elle a] convoqué quatre parlements du sanitaire, dont un encore ce mardi, pour réunir l’ensemble des acteurs : éleveurs, chambres d’agriculture, organisations syndicales, filières, vétérinaires, groupements de défense sanitaire, coopératives, banques, commerçants de bestiaux, laboratoires, ANSES, services de l’État ».
Annie Genevard a assuré que « la stratégie sanitaire et vaccinale a été construite et validée collectivement ». Et de lancer à l’adresse de Marine Le Pen : « Je prends acte avec regret que vous cherchez à polémiquer plutôt qu’à rassembler. Ce qui n’aidera ni les éleveurs, ni l’éradication de la maladie. »
Une crise sanitaire sous tension
Après deux jours de mobilisation d’agriculteurs contre la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), maladie virale apparue en France en juin, les services vétérinaires ont abattu vendredi les 207 vaches d’un élevage d’Ariège, sous la protection de gendarmes mobiles.

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