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Meurtre d’Elias : la mère de l’adolescent accuse Patrick Cohen de « manipulation de l’information »

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Fleurs en hommage à Elias, assassiné à l'âge de 14 ans le 25 janvier 2025 dans le 14e arrondissement de Paris, à la sortie de son entraînement de football au centre sportif Jules Noël.

Photo: Crédit photo RICCARDO MILANI/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Le 25  janvier dernier, le jeune Elias, 14 ans, était violemment tué à l’arme blanche à Paris, alors qu’il rentrait d’un entraînement de football. Sa mère Stéphanie s’est exprimée ce jeudi, pointant une « manipulation de l’information » de la part de certains médias, visant notamment les propos de Patrick Cohen.
Présentant à la mi-juin les « dysfonctionnements » ayant conduit à la mort d’Elias, survenue le 25 janvier dernier dans le 14ᵉ arrondissement de Paris, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a reconnu que « tout n’a pas été fait » pour éviter ce drame. Il a demandé à l’Inspection de la justice de rendre « des conclusions publiques sur ce qu’il s’est passé », précisant qu’elles seraient attendues courant septembre. Invitée de l’émission Punchline sur Europe 1 et CNews, la mère d’Elias a rappelé ce point, critiquant vertement Patrick Cohen pour son interprétation des faits le jour de cette violente attaque, au cours de laquelle deux mineurs de 16 et 17 ans avaient tenté de dérober le téléphone portable de son fils.
Patrick Cohen « prend parti »
« Je suis très surprise par des propos que j’entends dans les médias, qui modifient l’adolescent qu’était Elias et l’adolescent qu’il restera pour toute la vie », a d’abord indiqué la mère de la victime avant d’ajouter : « Il y a une manipulation de l’information et du meurtre d’Elias. »

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Pour étayer ses propos, elle a expliqué que la semaine dernière, Patrick Cohen avait dit dans son édito politique sur France Inter – en parlant de la décision du Conseil constitutionnel – que le jeune Elias avait été « tué à coup de machette pour avoir refusé de donner son portable ». Pour Stéphanie, Patrick Cohen « prend parti » et « manipule l’information et le meurtre d’Elias, en décidant lui-même – alors qu’on ne connaît pas encore la vérité – qu’Elias a refusé de donner son téléphone ».
« Tenir de tels propos, pour nous c’est indécent »
La mère d’Elias dénonce un « biais cognitif » dans cette formulation, car selon elle le journaliste « sous-entend » ainsi que « si Elias avait donné son téléphone, il ne serait pas mort ». « Ce que fait Patrick Cohen, c’est quelque chose qu’on connaît bien », a-t-elle encore épinglé, ajoutant à titre de comparaison que cela revient à dire d’une femme violée que « si elle n’avait pas porté une mini-jupe, elle n’aurait pas été violée ».
« Pour nous, les parents d’Elias, cinq mois après la mort de notre enfant, entendre Patrick Cohen – qui est censé être un journaliste rigoureux, on voit là qu’il ne l’est pas, qu’il est médiocre – tenir de tels propos, pour nous c’est indécent », a encore martelé la mère de l’adolescent. Affirmant que son fils, un jeune garçon « courageux », est « resté droit » et « digne » le jour de son agression, elle a certifié : « C’est pour cet acte de résistance qu’Elias a été poignardé à mort ».
« On manipule la vérité et on manipule l’opinion publique »
« Donc manipuler l’information, travestir l’information, c’est manquer de respect à Elias. Et quand les médias font ça et continuent de faire ça cinq mois après la mort de notre enfant, ça nous blesse terriblement », a-t-elle déploré avant de s’en prendre à l’Agence France Presse (AFP).
Stéphanie a en effet expliqué qu’après avoir envoyé son communiqué de presse, l’AFP en avait modifié le contenu, omettant de révéler qu’Elias avait été tué par une machette et une hachette. « Ce sont des journalistes qui sont censés être intègres, rigoureux. Ils modifient d’eux-mêmes l’information en disant ‘couteau’ à la place de ‘machette et hachette’ et en ça, ils manipulent en fait les Français parce qu’ils changent la vérité », s’est-elle agacée. « Toutes ces petites choses-là ajoutent à notre tristesse du désarroi et surtout, ça ne respecte pas l’adolescent et le courageux jeune homme qu’était Elias », a-t-elle conclu au bord des larmes.
Les deux mineurs impliqués dans cette attaque mortelle étaient, avant le meurtre d’Elias, déjà très défavorablement connus de la justice, n’ayant d’ailleurs pas le droit de se fréquenter. Un point que Gérald Darmanin a souligné le 12 juin dernier en évoquant plusieurs « dysfonctionnements » dans cette affaire.