« Les Complices du mal » : l’enquête sur les liens entre LFI et l’islamisme que le parti tente de censurer
Rima Hassan, députée européenne de La France Insoumise (LFI), aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, lors d'une manifestation en soutien à la Palestine organisée par plusieurs syndicats français à Paris, le 14 juin 2025.
Photo: Crédit photo BASTIEN OHIER/Hans Lucas/AFP via Getty Images
Le livre Les Complices du mal, qui met en lumière les liens entre La France insoumise et des islamistes, n’est pas encore paru qu’il provoque déjà des remous. Aucune personne n’est censée l’avoir lu, cependant, le parti de Jean-Luc Mélenchon a menacé d’engager des poursuites contre l’éditeur pour « propos infondés ».
À quelques semaines de sa parution, le livre du journaliste franco-syrien Omar Youssef Souleimane fait déjà parler de lui. Dans sa quatrième de couverture, l’auteur le présente comme « un cri d’alerte dénonçant l’alliance trouble de La France insoumise avec l’islamisme, et son projet de déstabilisation de la démocratie française ». Mais La France insoumise tente d’en empêcher la publication et a menacé l’éditeur de poursuites pour « propos infondés et attentatoires à l’honneur et à la réputation de La France insoumise », rapporte Le Point.
« Ces acteurs créent les conditions d’un affrontement social »
Le 8 septembre dernier, Me Mathieu Davy, avocat de La France insoumise, a adressé une mise en demeure à Plon afin d’obtenir un exemplaire de l’ouvrage « par tous moyens » dans un délai de 24 heures.
Cet ouvrage, qui paraîtra le 2 octobre prochain, est le fruit de « mois de travail et de nombreux entretiens avec les cadres du parti », mêlant « enquête de terrain, analyse politique et récit personnel », assure le journaliste franco-syrien en quatrième de couverture.
« L’auteur révèle les liens entre certains candidats LFI et des projets islamistes tentant d’imposer de nouvelles normes sociales compatibles avec la charia. En mettant en place un discours séparatiste, jouant sur la mémoire coloniale pour mobiliser une partie de la jeunesse française, ces acteurs créent les conditions d’un affrontement social », précise encore le résumé du livre, disponible en ligne.
« En lien direct avec des fanatiques, voire des terroristes »
Dans son investigation, Omar Youssef Souleimane attire notamment l’attention sur l’opportunisme de Jean-Luc Mélenchon et de l’eurodéputée Rima Hassan, examinant leurs relations avec des personnalités et organisations « en lien direct avec des fanatiques, voire des terroristes ». Il met également en cause le député des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu.
Selon des journalistes du Point ayant pu consulter le livre, celui-ci semble difficilement attaquable devant les tribunaux, au regard des arguments qu’il expose. Car pour mener à bien son enquête, l’auteur d’origine syrienne a « infiltré plusieurs manifestations de soutien à la Palestine organisées par La France insoumise et des associations palestiniennes marquées par la présence d’islamistes en leur sein ». Il a également « recueilli des slogans antisémites, des images radicales et des témoignages édifiants ».
« On ne va pas céder à la censure et à des pressions politiques »
Malgré la mise en demeure, Jean-Luc Barré, président de Plon, ne compte pas se laisser intimider. « On ne va pas céder à la censure et à des pressions politiques. Sinon, il n’y a plus de liberté de parole », assure-t-il.
Pour finir, Omar Youssef Souleimane indique que ce livre est un « cri d’alerte ». « Il rappelle que la lutte contre l’islamisme constitue aussi une protection pour les musulmans de France, pris en otage par ceux qui prétendent parler en leur nom. Il met en garde contre l’alliance entre l’extrême gauche et l’islam politique, véritable projet de déstabilisation menaçant directement la laïcité, l’universalisme républicain et la cohésion nationale », conclut-il.
« J’ai fui les persécutions du régime d’Assad en Syrie pour goûter à la liberté »
L’auteur a déclaré au Point que la tentative de censure pourrait finalement jouer en sa faveur et mettre son livre sous le feu des projecteurs. « Songez à mon parcours : j’ai fui les persécutions du régime d’Assad en Syrie pour goûter à la liberté dans la patrie des droits de l’homme, et voilà que, treize années plus tard, je me heurte à des responsables politiques qui aspirent à m’imposer le silence », a-t-il souligné.
Il y a quelques mois, la publication de La Meute avait déjà provoqué de sérieux remous au sein du parti des Insoumis. Là encore, les Éditions Flammarion avaient déploré les « menaces » proférées contre deux journalistes auteurs de ce livre, dans lequel est décrié le fonctionnement interne de La France insoumise.
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