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Meeting polémique de Sébastien Delogu à Marseille

« La police tue » : Franck Allisio saisit le procureur après les propos de Sébastien Delogu à Marseille

À l’approche des élections municipales de 2026, le député LFI Sébastien Delogu a officiellement lancé son premier meeting à Marseille ce samedi 6 décembre, entouré de la militante antiraciste Assa Traoré. Le candidat insoumis a critiqué avec virulence les forces de l’ordre, suscitant la réaction du député RN Franck Allisio, qui a saisi le procureur.  

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Sébastien Delogu prononce un discours lors du premier meeting électoral du parti de La France Insoumise (LFI) pour les élections municipales de 2026 à Marseille, le 6 décembre 2025.

Photo: de Miguel MEDINA / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Le député des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu a donné le ton dès le début de sa campagne municipale, dont il a dévoilé le nom : « Marseille fière et populaire ». L’occasion pour lui de rappeler ses engagements sur les questions de justice et de lutte contre les discriminations, mais aussi de réaffirmer ses critiques envers les forces de l’ordre. 

« La police a tué son frère » 

Plusieurs priorités ont été esquissées lors de ce meeting, parmi lesquelles la mise en place de comités de quartier, la création d’une brigade municipale du logement, la préparation à l’urgence écologique et la lutte contre les discriminations. 

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Exprimant sa fierté d’être aux côtés d’Assa Traoré, Sébastien Delogu a déclaré que son combat devrait être celui des près de 800 personnes présentes à la Friche de la Belle de Mai, mais plus largement de tous les Marseillais. « On ne vient pas de la même ville, pas du même quartier, on n’a pas les mêmes codes, on n’a même pas la même couleur de peau, mais le combat que tu mènes est le mien », a-t-il lancé à celle qu’il a appelée sa « sœur ».
« Ça les fait criser quand on dit que ‘la police tue’, mais la police a tué son frère », a également asséné celui qui est connu pour ses prises de position controversées, faisant référence au frère de la militante, Adama Traoré.  

« C’est de l’injure publique »

Cette déclaration a rapidement suscité des réactions sur les réseaux sociaux. L’eurodéputé RN Matthieu Valet a ainsi réagi : « Vous êtes un menteur, Sébastien Delogu ! Les gendarmes n’ont jamais tué Adama Traoré. La justice l’a dit et redit », a-t-il dénoncé. Et d’ajouter : « Lire des jugements, c’est trop dur pour vous ? À Marseille, 106 personnes exécutées par les narcoracailles. Votre urgence ? Salir les gendarmes avec Assa Traoré. » 

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Les propos tenus par l’élu des quartiers nord ont également fait réagir le député RN des Bouches-du-Rhône, Franck Allisio. Ce lundi 8 décembre sur Europe 1, ce dernier a annoncé avoir fait un signalement au ministre de l’Intérieur et au procureur de la République sur la base de l’article 40 du Code de procédure pénale. « C’est tout simplement de la diffamation, c’est de l’injure publique », a-t-il déclaré, soulignant que c’est ensuite au ministre de l’Intérieur de faire condamner le député Insoumis. Il a de surcroît rappelé que la justice avait prononcé un non-lieu dans l’affaire Traoré, confirmant lui aussi l’absence de responsabilité des gendarmes.  
Dans une vidéo publiée ce 7 décembre sur X, Franck Allisio a par ailleurs invité Benoît Payan, le maire de Marseille, à « condamner clairement et fermement les propos de monsieur Delogu », soulignant : « Il n’est pas question que le maire de Marseille joue l’ambiguïté sur cette question. » 

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Une polémique similaire à Lyon lors de la Fête des Lumières

Sébastien Delogu, déjà condamné pour violences, fait aussi l’objet d’une main courante pour menaces dans un conflit d’affichage électoral. Sa sortie s’inscrit dans un contexte plus large de tensions entre La France insoumise et les syndicats de police. Le ministre de l’Intérieur avait déjà déposé plainte fin octobre pour diffamation contre quatre députés LFI, après des propos similaires tenus sur les forces de l’ordre à l’occasion des commémorations des vingt ans de la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Rappelons que les deux jeunes avaient été mortellement électrocutés dans un site EDF où ils s’étaient abrités pour échapper à un contrôle de police. 
Cette affaire rappelle également l’incident qui s’est produit lors de la Fête des Lumières à Lyon durant le week-end dernier. Lors de ce moment festif, plusieurs messages hostiles aux forces de l’ordre, tels que « Non à l’État policier » ou « La police blesse et tue », ont été projetés sur la façade du musée des Beaux-Arts. L’action, revendiquée par le mouvement « Les Soulèvements de la Terre Lyon », a aussitôt déclenché une vive polémique politique en pleine campagne municipale. Sur X, la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône a condamné cet acte. De nombreux internautes se sont indignés sur ce réseau social.