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Jeunes assis au sol lors d’un contrôle : le député LFI Aly Diouara s’indigne, le préfet de police réagit

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Le député La France insoumise (LFI) Aly Diouara, à l'Assemblée nationale, à Paris, le 26 novembre 2024.

Photo: Crédit photo MAGALI COHEN/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Le député LFI Aly Diouara a filmé une scène de contrôle de police, ce samedi 30 août au soir en Seine-Saint-Denis. Plusieurs jeunes sont assis par terre au bord d’une route, entourés de policiers. Après avoir publié la vidéo sur X, il a dénoncé ce qu’il considère comme un « traitement dégradant et humiliant ». Le préfet de police Laurent Nuñez lui a répondu dès le lendemain sur le réseau social, en apportant un soutien total aux forces de l’ordre et en précisant le contexte de rixe dans lequel ces faits ont eu lieu.
Ces événements, survenus samedi soir, ont vivement choqué Aly Diouara, député de la 5ᵉ circonscription de Seine-Saint-Denis. En passant en voiture à la lisière de Dugny et La Courneuve, il a aperçu une dizaine de jeunes assis par terre sur le bord de la route, avec un véhicule de police arrêté à proximité et des policiers debout devant eux.
« Faire cesser ce type de traitement dégradant et humiliant »
La vidéo d’Aly Diouara, publiée sur X le soir même des faits, a déjà recueilli 920.000 vues ce lundi. « Rien dans la loi n’impose ou ne justifie de faire asseoir un groupe de jeunes [noirs et arabes] par terre sous la pluie, même lors d’un contrôle de police. Absolument rien », a écrit le député samedi soir en accompagnement de la séquence.

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« Dès lundi, je saisirai le Défenseur des droits ainsi que le Procureur de la République de Bobigny afin de faire cesser ce type de traitement dégradant et humiliant », a-t-il précisé dans une autre publication, ajoutant : « Tenter de m’empêcher de filmer cette scène en m’éblouissant volontairement avec votre lampe torche n’y changera rien. »
En référence à l’épisode de Mantes-la-Jolie (Yvelines) en 2018, « encore dans toutes les mémoires » selon lui – lorsque des lycéens avaient été contraints par la police de s’asseoir au sol –, le député a également mentionné sur le réseau social : « Notre Constitution, la ECHR CEDH, et le Code de déontologie de la police nationale imposent en premier lieu le respect de la dignité humaine. »
Interpellation d’un individu « armé d’un tesson de bouteille »
Le message du député a suscité une réaction jusque chez le préfet de police de Paris, qui lui a répondu directement sur X ce dimanche soir dans une longue publication. Reprochant au député de mettre en cause les policiers de La Courneuve « qui, requis pour une agression en cours, sont rapidement intervenus » sur une rixe et « ont procédé à l’interpellation d’un individu armé d’un tesson de bouteille ayant blessé une personne », le préfet a exprimé son total soutien aux agents.
Il a également expliqué que, compte tenu du nombre de personnes impliquées et de la dangerosité du lieu, proche d’une voie routière, les policiers ont agi avec « professionnalisme ». En expliquant clairement aux jeunes le motif et « le déroulement de leur intervention », ils ont décidé de faire asseoir tout le groupe afin de « figer la situation ». « En faisant asseoir l’ensemble des personnes pour procéder à leur contrôle en toute sécurité, aussi bien pour les policiers eux-mêmes que pour les individus contrôlés », a-t-il plaidé.
« Ne vous en déplaise, je continuerai à ne rien laisser passer »
Le préfet de police a précisé que la personne mise en cause faisait partie du groupe contrôlé. Il a souligné que la mobilisation des forces de l’ordre, qui œuvrent chaque jour pour la sécurité et la protection de tous, « ne doit pas être dénigrée », mais au contraire « saluée ». Il a enfin affirmé avec fermeté : « Ne vous en déplaise, je continuerai à ne rien laisser passer. »
Mais pour Aly Diouara, cette réponse du préfet ne saurait justifier les agissements des policiers. « Mépriser les jeunes des quartiers ne vous grandit pas. Les défendre est ma mission. Je la poursuivrai, que cela vous plaise ou non », a-t-il rétorqué sur X ce 31 août.
Comme promis ce lundi, l’élu LFI a confirmé avoir saisi « le procureur et la Défenseure des droits ». Et de conclure : « Aucune République ne peut tolérer des violences policières systémiques. L’impunité doit cesser. Détourner le regard n’est pas une option. »