« Je veux revoir mon père » : le cri de désespoir de la fille de Boualem Sansal, toujours sans nouvelles

Une affiche avec la photo de Boualem Sansal et le message « Liberté pour Boualem Sansal », devant la mairie du 16e arrondissement, à Paris, le 15 août 2025.
Photo: Crédit photo HENRIQUE CAMPOS/Hans Lucas/AFP via Getty Images
La fille de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a déploré n’avoir « aucune réponse de la part de l’Élysée », suite à sa lettre ouverte parue en avril dernier. Elle craint de plus en plus de ne jamais revoir son père, malade et emprisonné en Algérie depuis le 17 novembre 2024.
Sabeha Sansal, dont le père a été condamné à cinq ans de prison en Algérie, désespère. Ni la renommée internationale de l’écrivain, ni la médiatisation de cette affaire n’ont pour l’heure permis de faire bouger les choses. Invitée spéciale de l’émission « Points de Vue » (Le Figaro TV), elle a exprimé son désarroi face à l’échec des démarches entreprises pour obtenir sa libération.
« Aucune réponse de la part de l’Élysée »
« J’ai écrit une lettre à mon père, je lui ai glissé des photos de toute la famille puis j’ai transmis le tout à l’ambassadeur de République tchèque à Alger, mais je pense que mon père n’a jamais rien reçu », a expliqué à nos confrères la fille de Boualem Sansal, qui réside à Prague (République tchèque). « À ce niveau de désespoir, j’en viens presque à regretter de lui avoir écrit et envoyé tout ça », a-t-elle ajouté.
La fille de l’écrivain a déclaré : « J’ai l’impression que la France ne fait pas beaucoup de choses, l’Algérie ne fait rien, la République tchèque non plus… Pourtant, en Allemagne, ils aiment vraiment les œuvres de mon père. La Belgique et la République tchèque aussi. » Elle pensait qu’une dimension internationale pourrait faire bouger les lignes, « mais une fois encore, je suis un peu désespérée », a-t-elle confié.
Malgré une lettre ouverte adressée en avril avec sa sœur, et la relation personnelle de son père avec Emmanuel Macron, la quinquagénaire déplore n’avoir reçu « aucune réponse de la part de l’Élysée ».
« Donnez-lui une grâce : il est vieux, malade »
Sabeha Sansal a exprimé le souhait de revoir son père afin qu’il puisse également rencontrer ses deux petites-filles, âgées de 10 et 16 ans. « Donnez-lui une grâce : il est vieux, malade et il n’y a aucune raison de le garder en prison », a-t-elle de nouveau plaidé. Elle a ajouté qu’elle n’avait pas « l’impression qu’il puisse y avoir un dialogue avec le gouvernement algérien », qui détient son père depuis plus de 300 jours.
« Des nouvelles de lui, je n’en ai pas eu récemment, mais à vrai dire, je n’en ai jamais eu tout court, du moins de manière officielle », a encore confié la fille cadette de l’écrivain. Pour autant, elle admire « l’immense courage » de son père, un homme qui a eu le courage « d’écrire librement ce qu’il a écrit dans un pays devenu islamique et de continuer à parler français en Algérie ».
Enfin, elle s’est dite reconnaissante envers le comité de soutien, qu’elle qualifie de « merveilleux » car il a accompli « tellement de choses ». Celui-ci condamne une détention « arbitraire » et appelle Emmanuel Macron ainsi que l’Union européenne à intervenir rapidement et fermement pour obtenir la libération immédiate et inconditionnelle de l’écrivain.

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