Assassinat de Charlie Kirk : « Un assassinat politique » selon le gouverneur de l’Utah

Charlie Kirk, porte-drapeau de la jeunesse pro-Trump, a été tué par balle mercredi lors d'une réunion publique dans une université de l'Utah, victime d'un "assassinat politique" selon le gouverneur de cet État.
Photo: Joe Raedle/Getty Images
L’influenceur conservateur américain Charlie Kirk, porte-drapeau de la jeunesse pro-Trump, a été tué par balle mercredi lors d’une réunion publique dans une université de l’Utah, victime d’un « assassinat politique » selon le gouverneur de cet État. Cette mort brutale plonge l’Amérique conservatrice dans l’émoi et relance les interrogations sur la montée des violences politiques aux États-Unis.
Les circonstances dramatiques de l’attentat
Charlie Kirk, 31 ans, fondateur de Turning Point USA à l’âge de 18 ans, s’exprimait mercredi à la mi-journée lors d’un événement en plein air sur le campus d’Utah Valley University à Orem, à une soixantaine de kilomètres au sud de Salt Lake City, quand il a été mortellement touché au cou.
Vêtu d’un simple tee-shirt blanc barré du mot « Freedom » (« Liberté ») et d’un pantalon foncé, l’activiste était assis sous une tente aux couleurs de son « American comeback tour » lorsque la détonation a retenti. Des vidéos de l’incident montrent Charlie Kirk s’adressant à une large foule en extérieur quand le coup de feu résonne.
« Il y avait beaucoup de monde. Il est arrivé, il lançait des casquettes, il chauffait la foule », raconte l’ancien parlementaire républicain Jason Chaffetz, présent sur place, à Fox News. Le militant s’est effondré sur son côté gauche, du sang jaillissant de son cou, selon les témoins. « Dès que le tir a retenti, tout le monde s’est jeté à terre et s’est mis à courir dans tous les sens en criant et en hurlant », relate Jason Chaffetz.
Un tireur embusqué toujours en fuite
Les autorités confirment qu’un tireur embusqué a abattu l’influenceur conservateur, mais le meurtrier demeure en fuite malgré les efforts conjoints des forces fédérales et locales. Le « suspect » a été capturé sur des caméras de surveillance, vêtu entièrement de noir, ont précisé les officiels lors d’une conférence de presse mercredi soir.
Le tir est parti d’un bâtiment situé à environ 180 mètres de la scène, selon l’université. « Le tir venait du campus, potentiellement d’un toit », ont précisé les autorités locales, évoquant un modus operandi de tireur d’élite.
Le gouverneur de l’Utah Spencer Cox a qualifié ce meurtre d' »assassinat politique » et confirmé qu’une « personne d’intérêt » était en garde à vue mercredi soir. Cependant, le directeur du FBI Kash Patel a annoncé plus tard que cette personne avait été libérée après interrogatoire.
Deux suspects interrogés puis relâchés
Selon le Département de sécurité publique de l’Utah, deux hommes ont été brièvement détenus : George Zinn, d’abord considéré comme suspect puis libéré et inculpé d’obstruction par la police universitaire, et Zachariah Qureshi, également relâché après interrogatoire. George Zinn a été incarcéré dans la prison du comté d’Utah pour soupçon d’obstruction à la justice après avoir été écarté des soupçons de fusillade.
Les autorités ont précisé qu’aucun des deux hommes n’avait « actuellement de lien avec le tir », laissant l’enquête ouverte et le véritable tireur toujours recherché.
Trump annonce la mort de son « allié légendaire »
La mort de Charlie Kirk a été annoncée en fin d’après-midi par Donald Trump lui-même. « Le grand et même légendaire Charlie Kirk est mort », a écrit le président américain, ordonnant que les drapeaux nationaux soient mis en berne.
Cette annonce présidentielle souligne l’importance politique de la victime dans l’écosystème conservateur américain. Charlie Kirk était devenu, en treize ans, l’une des voix les plus influentes de la droite américaine auprès des jeunes générations.

OREM, UTAH – 10 SEPTEMBRE : Le gouverneur Spencer Cox s’adresse à la presse après l’assassinat de l’activiste Charlie Kirk à l’Université de la vallée de l’Utah. (George Frey/Getty Images)
Une condamnation bipartisane
Face à la gravité de l’événement, les réactions ont transcendé les clivages partisans. Kamala Harris, candidate malheureuse à la présidentielle américaine de 2024, a condamné l’attaque en affirmant que « la violence politique n’a pas sa place en Amérique ». Cette position a été reprise à l’unisson par d’autres figures démocrates : Joe Biden, Barack Obama, Bernie Sanders et le gouverneur de Californie Gavin Newsom.
Cette unanimité dans la condamnation témoigne de l’inquiétude croissante face à la banalisation de la violence politique aux États-Unis, dans un contexte de polarisation extrême de la société américaine.
Le profil d’un influenceur hors normes
La mort de Charlie Kirk marque la disparition d’une voix influente du conservatisme américain et d’un allié majeur d’Israël sur la scène internationale. Fondateur de Turning Point USA en 2012 à seulement 18 ans, il avait transformé son organisation en principal mouvement de jeunes conservateurs du pays.
Sa réunion publique de mercredi, organisée sous le slogan « Prove me wrong » (« Démontrez-moi que j’ai tort »), était la première d’une tournée de quinze dates programmées à travers le pays jusqu’à fin octobre. Cette méthode, consistant à débattre publiquement avec ses contradicteurs, avait fait sa notoriété sur les campus universitaires américains.
Un campus sous tension
Kirk avait été invité sur le campus par le groupe étudiant local de Turning Point USA, illustrant l’implantation de son mouvement dans les universités américaines. L’ironie tragique veut que l’homme qui prônait le débat contradictoire ait été abattu au moment précis où il répondait à une question sur les tueries de masse, selon plusieurs témoins.
L’université d’Utah Valley, située dans un État traditionnellement républicain, était considérée comme un terrain favorable pour ce type d’événement conservateur. La sécurité avait été renforcée, mais n’a pu empêcher l’action d’un tireur déterminé et organisé.
Les répercussions politiques
Cet assassinat intervient dans un contexte de tensions politiques exacerbées aux États-Unis. La mort de Charlie Kirk, figure emblématique du trumpisme auprès de la jeunesse, pourrait radicaliser davantage une partie de la droite américaine et alimenter les théories conspirationnistes.
Pour le mouvement conservateur, la disparition de celui qui était devenu en treize ans le principal organisateur de la jeunesse pro-Trump constitue un coup dur. Turning Point USA, qui revendiquait plus de 250 000 membres actifs sur les campus, perd son fondateur et principal idéologue.
L’enquête fédérale, désormais confiée au FBI, devra déterminer les motivations du tireur et établir s’il a agi seul ou dans le cadre d’un complot plus large. Dans une Amérique fracturée, la mort de Charlie Kirk risque d’attiser encore davantage les tensions politiques et de nourrir le cycle de la violence.

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