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Après la mort de ses parents le 7 octobre, il refuse la vengeance et travaille à œuvrer pour la paix

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Maoz Inon (au c.), 48 ans, dont les parents sont morts dans l'attaque du 7 octobre menée par le groupe terroriste du Hamas, se tient aux côtés de Yaakov Godo (à g.), 74 ans, qui a également perdu son fils dans l'attaque, devant le parlement israélien (Knesset) à Jerualem, le 7 novembre 2023.

Photo: AHMAD GHARABLI/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

En Israël, ce quadragénaire a perdu ses deux parents dans le massacre du 7 octobre. Il refuse l’esprit de vengeance et promeut la paix.
« J’ai dû faire des efforts, y compris pour me convaincre moi-même ». Après la mort de ses parents tués le 7 octobre par une roquette du mouvement islamiste palestinien Hamas, l’entrepreneur israélien Maoz Inon a décidé de « construire » la paix.
Depuis la mort de Bilha et Yakovi Inon, tués dans leur village de Netiv Haassara, non loin de Gaza, leur fils Maoz, père de famille et entrepreneur dans le tourisme, a décidé d’oeuvrer « pour un avenir meilleur » : « c’est l’héritage de mes parents », a-t-il dit à l’AFP.
Cet homme de 49 ans s’exprimait en marge d’une petite manifestation pour la paix organisée à Shefa-‘Amr, commune arabe du nord d’Israël.
Sa décision a été rapide, pas forcément facile : « Cela fait plus de 100 ans que ce cycle de peur et de sang continue. Je veux que mes parents soient tombés pour la paix, qu’ils ne soient pas des victimes de la guerre. Alors deux jours après qu’ils ont été tués, la famille a décidé de porter un message universel : le refus de la vengeance. Et depuis, je travaille très dur, y compris pour me convaincre moi-même ».
La paix, « c’est ce que je veux construire désormais », dit-il, gardant les principes de l’entrepreneur qu’il est : « rêve, valeurs, partenariats, plan stratégique, exécution! », dit-il.
« Israéliens et Palestiniens peuvent vivre ensemble car je l’ai vécu »
Dans sa vie d’avant, Maoz Inon a ouvert une maison d’hôtes dans la Vieille ville arabe de Nazareth, puis une chaîne d’hôtels. « J’ai eu pendant 20 ans des partenaires palestiniens, jordaniens, égyptiens (…). Je sais qu’Israéliens et Palestiniens peuvent vivre ensemble car je l’ai vécu ». Pour lui, « l’espoir naît de l’action. L’espoir n’est pas donné, il faut y travailler pour le créer », dit-il, multipliant manifestations, interviews, déplacements.
Les rassemblements anti-guerre sont encore peu nourris, et la guerre à Gaza déclenchée par Israël après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien approche de son sixième mois, mais Maoz Inon se dit « confiant ». Il croit en une mobilisation populaire croissante, appelle la communauté internationale à donner de l’écho aux voix pacifiques, et à « investir dans la paix » comme elle a su le faire hier en Irlande du Nord ou en Afrique du Sud.
En 1978, « l’Égypte était le premier ennemi d’Israël, bien plus puissant que le Hamas. Et il y a eu cet accord de paix, seulement quelques années après la guerre de 1973 », souligne-t-il. « Une crise peut être une opportunité. Malheureusement, pour mes parents, pour ma famille, et pour ces deux peuples, c’est une immense tragédie. Mais l’opportunité n’a jamais été si grande. Ceci doit être la dernière guerre dans la région », insiste-t-il.