République serbe
Allégations de fraude : l’élection présidentielle serbe de Bosnie fait l’objet d’un recomptage partiel
La commission électorale a ordonné un recomptage dans plus de 50 bureaux de vote. Après le scrutin d'il y a deux semaines, elle avait proclamé vainqueur le candidat Sinisa Karan. M. Karan est un proche collaborateur de l'ancien dirigeant serbe de Bosnie, Milorad Dodik.

Sinisa Karan, candidat de l'Union des sociaux-démocrates indépendants (SNSD), le 23 novembre 2025, après l'annonce de sa victoire électorale à l'élection du nouveau président serbe de Bosnie.
Photo: : ELVIS BARUKCIC / AFP via Getty Images
Suite aux allégations de fraude de l’opposition, l’élection présidentielle dans l’entité serbe de Bosnie-Herzégovine fait l’objet d’un recomptage partiel.
La commission électorale a annoncé lundi que les votes de 51 bureaux de vote étaient entachés d’irrégularités.
Il y a deux semaines, elle avait proclamé vainqueur un proche collaborateur de Milorad Dodik, ancien dirigeant serbe de Bosnie.
Sinisa Karan, soutenu par Milorad Dodik et la coalition au pouvoir, a obtenu 50,4 % des voix selon les résultats préliminaires, tandis que son principal rival, Branko Blanusa, appuyé par plusieurs partis d’opposition, en a recueilli 48,2 %.
Moins de 10.000 voix séparaient donc les deux candidats, sur un total d’environ 450.000 suffrages exprimés.
Milorad Dodik rejette les accusations de fraude électorale.
L’opposition accuse la coalition au pouvoir et son candidat Karan de fraude électorale dans plus d’une centaine de bureaux de vote, affirmant que ces irrégularités ont été déterminantes dans le résultat. Dodik a rejeté ces accusations.
Lundi, la commission électorale a ordonné un recomptage des voix dans 51 bureaux de vote. La plupart se situent à Zvornik, dans l’est du pays, ainsi qu’à Doboj et Laktasi, au nord. Des dizaines de milliers d’électeurs sont inscrits dans chacune de ces trois localités.
Le nationaliste Dodik a été destitué de son poste de président de la Republika Srpska par la Commission électorale centrale début août, après près de vingt ans au pouvoir.
Avant sa destitution, il avait été condamné pour avoir promulgué deux lois interdisant l’application des décisions du Haut Représentant des Nations Unies pour la Bosnie-Herzégovine.
Bien que M. Dodik n’ait pas été autorisé à se présenter aux élections, il demeure le véritable maître du jeu en coulisses.
Cet homme de 66 ans milite pour la sécession de la Republika Srpska de la Bosnie-Herzégovine. Depuis les accords de Dayton, la Bosnie-Herzégovine est divisée en Republika Srpska, majoritairement peuplée de Serbes de Bosnie, et en Fédération croato-musulmane de Bosnie-Herzégovine.
Ces deux entités semi-autonomes sont liées par un gouvernement central faible. Près d’un tiers des 3,5 millions d’habitants vivent en Republika Srpska, dont le territoire représente près de la moitié de l’État balkanique.
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